Les agents du Service national de renseignement et de sécurité (NISS) ont confisqué des tirages des quotidiens Al-Tayar, Alyoum Altaly et Al-Jareeda et ont interrogé des journalistes qui avaient couvert "des questions sensibles", a indiqué dans un communiqué RSF, une organisation de défense de la liberté de la presse.
Selon un communiqué de RSF, les tirages d'Al-Tayar des 10 et 11 juin ont été entièrement saisis à la suite de la publication par ce journal d'un article selon lequel une démission du président soudanais Omar el-Béchir pourrait contribuer à relancer l'économie du Soudan, actuellement en crise.
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La journaliste d'Al-Tayar Shamael al-Nur, qui avait écrit cet article, a déclaré à RSF qu'elle avait ensuite été interrogée à 2 reprises par des agents du NISS. "Ils m'ont rappelé qu'il y a des lignes rouges et que le président en fait partie", a-t-elle rapporté.
Des agents du NISS ont aussi saisi mercredi des exemplaires du quotidien Alyoum Altaly, quelques jours après avoir empêché Al-Jareeda de distribuer son tirage à Khartoum, toujours selon RSF.
"La survie d'une presse libre au Soudan est en jeu", a déclaré dans le communiqué Arnaud Froger, chef du département Afrique de RSF.
"Le NISS doit cesser d'agir comme une police de l'édition qui censure les journalistes et réprime systématiquement toute publication critique, établissant des listes de sujets tabous comme cela lui convient", a ajouté Arnaud Froger.
En janvier, lors d'une vague de répression identique, des agents de la sécurité soudanaise avaient saisi des exemplaires de plusieurs journaux qui avaient critiqué le gouvernement sur la forte augmentation des prix du pain.
Les médias soudanais sont souvent ciblés par les agents du NISS, particulièrement lorsqu'ils publient des articles critiquant des décisions du gouvernement.
RSF a classé le Soudan au 174e rang sur 180 pays dans son index mondial de la liberté de la presse pour 2017. Le NISS "pourchasse les journalistes et censure la presse écrite", écrivait RSF à cette occasion.
Avec AFP