Le Soudan a prévenu jeudi qu'il pourrait à nouveau fermer sa frontière avec le Soudan du Sud voisin qu'il accuse de soutenir des rebelles opposés au régime de Khartoum, moins de deux mois après sa réouverture.
"Si le gouvernement du Soudan du Sud ne met pas fin à son soutien aux insurgés, nous pourrions prendre des mesures pour veiller à la sécurité de notre pays, et même envisager à nouveau la fermeture de la frontière avec le Soudan du Sud", a déclaré à des journalistes un haut conseiller du président soudanais, Ibrahim Mahmoud.
Les relations entre Khartoum et Juba sont tendues depuis la sécession du Soudan du Sud en juillet 2011, devenu Etat indépendant après un accord de paix entre nordistes et sudistes qui avait mis fin à une longue et dévastatrice guerre civile.
Le 27 janvier, le président soudanais Omar el-Béchir avait toutefois ordonné la réouverture de la frontière contestée avec le Soudan du Sud.
Selon le haut responsable, Karthoum pourrait également retirer le statut spécial accordé à quelque 200.000 Sud-Soudanais réfugiés au Soudan. En décembre 2013, leur pays replongeait dans la guerre quand des combats éclataient au sein de l'armée nationale, minée par des dissensions politico-ethniques.
Les Sud-Soudanais n'ont pas le statut de réfugiés mais jouissent théoriquement des mêmes droits que les citoyens soudanais.
Selon Ibrahim Mahmoud, Khartoum pourrait reconsidérer la présence de ces réfugiés si Juba continue de soutenir les rebelles qui combattent l'armée soudanaise dans les Etats du Nil bleu et du Kordofan-sud.
Ces déclarations interviennent à l'aube d'une réunion sous l'égide de l'Union africaine à Addis Abeba entre des responsables soudanais et des rebelles de ces deux Etats, ainsi que du Darfour.
Avec AFP