Washington, qui a présidé à la naissance en juillet 2011 de ce pays d'Afrique de l'Est par la partition du Soudan, ne parvient pas depuis l'éclatement du conflit en décembre 2013 à imposer et à faire respecter un règlement de paix durable entre le président Salva Kiir et l'ex-chef rebelle et vice-président Riek Machar.
"Ces dernières semaines, il y a eu des informations bien sourcées de tueries de civils et d'une poussée du nombre de soldats gouvernementaux en uniforme violant en bande organisée des femmes et des jeunes filles qui s'étaient réfugiées sur des sites des Nations unies", a déclaré le département d'Etat dans un communiqué.
La diplomatie américaine s'appuie sur "le recensement par l'ONU d'au moins 120 cas de violences sexuelles" depuis la recrudescence des affrontements il y a trois semaines dans la capitale Juba entre l'armée gouvernementale et les partisans de M. Machar.
"Les responsables de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et d'autres violations du droit humanitaire international (...) devront rendre des comptes", a promis le département d'Etat, citant une juridiction à compétence internationale prévue par l'accord de paix conclu il y a près d'un an sous médiation régionale mais jamais respecté.
Washington a encore réclamé "la fin immédiate des opérations de combat et le respect complet du cessez-le-feu instauré le 11 juillet et de l'accord de paix".
Le Soudan du Sud est "au bord du gouffre", avait averti jeudi le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon devant le Conseil de sécurité. M. Ban demande depuis des semaines au Conseil d'imposer un embargo sur les armes au Soudan du Sud et des sanctions contre ceux qui refusent d'appliquer l'accord de paix.
Le Conseil a déjà pris des sanctions en 2015 contre des protagonistes du conflit sud-soudanais et le département d'Etat a réaffirmé que "ceux qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité du Soudan du Sud (...) peuvent être sujets aux sanctions prévues par la résolution 2206 du Conseil de sécurité des Nations unies".
Avec AFP