Sud Soudan : l’armée loyaliste rejette les accusations de viol

L'armée loyaliste sud-soudanaise a affirmé aujourd'hui vendredi que les accusations de l'ONU selon lesquelles ses troupes ont commis des meurtres et des viols pendant et après les récents combats à Juba sont dénuées de fondements.

"Nous n'avons reçu aucune plainte de victimes présumées concernant la question susmentionnée", a soutenu à l'AFP Lul Ruai Koang, porte-parole de la SPLA, l'armée gouvernementale, fidèle au président Salva Kiir. "Ce sont des accusations sans fondements".

Les forces SPLA ont combattu du 8 au 11 juillet à Juba les ex-rebelles de l'ancien vice-président Riek Machar, des combats à l'arme lourde qui ont fait au moins 300 morts, poussé 60.000 personnes à fuir le pays et mis en péril un fragile accord de paix signé en août 2015.

Jeudi, le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Zeid Ra'ad Al Hussein avait assuré qu'une enquête préliminaire avait permis de dénombrer au moins 217 cas de violences sexuelles à Juba, commis principalement par des soldats loyalistes, et plus de 100 cas de violences sexuelles contre des femmes et filles qui fuyaient la capitale par le sud-ouest.

Appelant le Conseil de sécurité de l'ONU à prendre des mesures "urgentes", il avait également évoqué des attaques et meurtres à caractère ethnique menés par des soldats SPLA, ainsi que des pillages.

Lul Ruai Koang a lui indiqué que la SPLA a formé une cour martiale pour juger 19 soldats accusés de "pillage, tirs au hasard et meurtre". "Ils ont comparu devant la cour pour la première fois aujourd'hui".

Jeudi, le haut responsable onusien avait pris note de la promesse d'un procès devant une cour martiale, mais, avait-il regretté, le gouvernement "a déjà promis de telles choses par le passé" et "les violations continuent sans relâche".

Riek Machar a fui Juba dans la foulée des combats et le président Kiir a ensuite annoncé son remplacement par le ministre des Mines du gouvernement d'union nationale, Taban Deng, au poste de vice-président.

Les combats ont coïncidé avec le cinquième anniversaire de l'accession à l'indépendance du pays, en proie depuis décembre 2013 à une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de mort et 2,5 millions de déplacés. Six millions de Sud-Soudanais, sur une population de 11 millions, nécessitent une aide humanitaire d'urgence selon l'ONU.

Alors que les pays d'Afrique de l'Est discutent aujourd'hui vendredi de l'éventuel envoi d'une force régionale au Soudan du Sud, mesure à laquelle Salva Kiir est opposé, l'ONU enquête de son côté sur des accusations selon lesquelles des Casques bleus n'auraient rien fait pour empêcher des viols dont ils auraient été témoins à Juba.

Avec AFP