"Le test, c'est l'arrivée de l'aide humanitaire (aux populations assiégées). Cela va être déterminant, en particulier à Alep (...) Sinon l'annonce d'un cessez-le-feu ne sera pas crédible", a dit M. Ayrault à des journalistes lors d'une visite à Kiev.
Les convois d'aide censés ravitailler les zones assiégées restent bloqués malgré l'entrée en vigueur lundi d'une trêve, initiée par la Russie et les Etats-Unis, qui a permis une baisse significative des violences.
Le chef de la diplomatie française s'est montré circonspect sur l'accord russo-américain, notant que Washington ne l'avait pas communiqué "en détail" à ses alliés et qu'il ne devait pas s'appliquer aux dépens de l'opposition modérée.
"Les Russes ne peuvent pas unilatéralement continuer à bombarder en disant +on ne frappe que les groupes terroristes", a-t-il mis en garde.
"L'accord avec les Américains dont on ne connaît pas tous les détails - c'est là le problème d'ailleurs - prévoit que les Américains et les Russes vérifient précisément site par site sur les cartes où sont les terroristes qu'on doit continuer à combattre", a-t-il dit.
"S'il y a confusion (..) il y a le risque aussi qu'on frappe l'opposition modérée", a souligné M. Ayrault. "A un moment on va nous demander de soutenir plus en détails le plan russo-américain. Pour pouvoir le faire en confiance, il faudra avoir toutes les informations", a-t-il ajouté.
Si le cessez-le-feu entré lundi en vigueur tient une semaine, Moscou et Washington commenceront de manière inédite des attaques conjointes contre les groupes djihadistes Etat islamique (EI) ou Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra).
En dévoilant les grandes lignes de leur accord vendredi, Moscou et Washington n'ont toutefois pas dit publiquement quelles étaient les zones considérées comme "terroristes", dans lesquelles peuvent aussi se trouver des rebelles modérés.
Avec AFP