Cette réunion -- qui pourrait se tenir dès vendredi -- vise à "alerter le monde sur le drame humanitaire qui se joue à Madaya et dans d'autres villes assiégées de Syrie", a déclaré François Delattre. Il s'agit de "mettre chacun devant ses responsabilités".
Une telle initiative vise aussi "à contribuer à créer des conditions plus favorables pour une reprise du dialogue intersyrien" à dix jours de l'ouverture prévue de négociations de paix à Genève.
Outre les trois pays, cette initiative est aussi soutenue par la Nouvelle-Zélande et l'Espagne, membres non permanents du Conseil.
Le Comité international de la Croix-Rouge a estimé jeudi que l'aide apportée à la ville rebelle de Madaya pourrait ouvrir la voie à la levée des sièges d'autres villes syriennes.
Pour le directeur des opérations du CICR, Dominik Stillhart, "il y a sans doute une ouverture à la suite de cet événement positif qui permettrait de faire des progrès importants vers la levée de ces sièges et de mettre fin à cette tactique médiévale qui consiste à assiéger villes et villages et à les priver d'aide humanitaire".
Il a évoqué lors d'une conférence de presse des négociations pour "maintenir ouvertes les voies d'approvisionnement" et a fait valoir qu'il n'était pas possible de négocier "village par village".
Un nouveau convoi de camions remplis de nourriture et de médicaments est entré jeudi dans Madaya, la ville assiégée par l'armée syrienne devenue le symbole des souffrances de la population civile.
Ce convoi de 44 véhicules est le deuxième, après celui de lundi, à parvenir à Madaya pour y secourir dans l'urgence les habitants affamés. La ville, située à une quarantaine de kilomètres de Damas, est coupée du monde depuis six mois.
Le CICR prévoit de retourner à Madaya dimanche pour livrer du carburant, a indiqué M. Stillhart.
Le levée des sièges de villes syriennes est réclamée depuis des mois par le Conseil de sécurité de l'ONU, en vain jusqu'ici. Il s'agit selon des diplomates d'une mesure de confiance susceptible de faciliter des pourparlers de paix intersyriens qui doivent en principe s'ouvrir le 25 janvier à Genève.
Selon l'ONU, 4,5 millions de Syriens sont dans des zones difficiles d'accès pour les organisations humanitaires et près de 400.000 sont assiégés par les forces du régime ou les groupes armés d'opposition.
Avec AFP