Syrie: Moscou rejette les critiques occidentales, annonce de "nouvelles idées"

Le président russe Vladimir Poutine prend la parole lors de sa conférence de presse annuelle à Moscou, Russie, le 17 décembre 2015.

La Russie a rejeté sèchement vendredi à l'ONU les critiques des Occidentaux l'accusant d'avoir saboté les négociations de Genève et a annoncé qu'elle proposerait de "nouvelles idées" lors d'une prochaine rencontre internationale sur la Syrie à Munich (Allemagne).

Les ambassadeurs des quinze pays membres du Conseil de sécurité ont été informés vendredi par le médiateur de l'ONU Staffan de Mistura de sa décision de suspendre jusqu'au 25 février les négociations indirectes entre gouvernement et opposition qui s'étaient ouvertes à Genève.

Le Conseil a réitéré son "soutien total" à M. de Mistura et l'a "encouragé à reprendre les négociations au plus tard le 25 février à Genève", a déclaré l'ambassadeur vénézuélien Rafael Ramirez Carreno qui préside le Conseil en février.

Les Occidentaux accusent Moscou d'avoir torpillé ces discussions en soutenant par des raids aériens intensifs les forces du régime syrien engagées dans une vaste offensive à Alep (nord).

Lors des consultations à huis clos, Etats-Unis, France et Russie ont eu des "échanges animés" sur ce point, selon un diplomate.

"C'est de mauvais goût, ce n'est pas le moment des récriminations, nos efforts politiques conjoints doivent s'intensifier", avait déclaré avant la réunion l'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine.

A l'issue des consultations, il a réaffirmé que Moscou n'avait pas l'intention de cesser ses raids aériens, qu'il a jugés "totalement légitimes" pour soutenir les forces du régime contre des "terroristes".

Mais il a aussi indiqué que Moscou allait "mettre certaines nouvelles idées sur la table" à Munich, lors d'une réunion du Groupe international de soutien à la Syrie prévue en février. Etats-Unis, Russie et Iran notamment sont membres de ce groupe.

"Nous préparons certaines idées sur la manière de progresser, particulièrement en ce qui concerne un cessez-le-feu", a-t-il indiqué sans autres précisions.

Il s'est déclaré optimiste sur une reprise des négociations "avant le 25 février".

Avec AFP