L’audit de la Cour des comptes du Sénégal porte sur les dépenses faites en 2020 et 2021 sur le "Fonds de riposte contre les effets du Covid-19" d'un montant de plus de 740 milliards de FCFA (plus de 1,1 milliard d'euros), financé par des bailleurs et l'Etat, selon ce rapport publié sur le site de l'institution de contrôle rattachée à la présidence de la République.
Lire aussi : Trois officiels maliens inculpés pour mauvaise gestion d'un fonds anti Covid"Le montant total des dépenses (faites par différents ministères et) sans lien avec la covid-19 s’élève à 19.727.096.727 FCFA" (environ 30 millions d'euros), soulève le document.
La Cour des comptes dit avoir par exemple relevé une "surfacturation" de plus de 2,7 milliards FCFA (4 millions d'euros) sur le prix du riz acheté et distribué aux populations les plus démunis dans un contexte de confinement, et plusieurs défauts de "pièces justificatives" de dépenses.
Elle a aussi constaté "un paiement en espèces aux fournisseurs pour un montant de 2,5 milliards FCFA" (3,8 millions d'euros) alors que les textes imposent un règlement des dépenses de l'Etat par chèque ou virement bancaire ou postal.
"L'analyse des aides et secours" à des familles fait ressortir que "des personnes, ayant les mêmes prénoms et noms de famille avec des numéros de carte d’identité identiques et parfois les mêmes adresses, ont bénéficié plusieurs fois de l’aide avec des montants différents".
La Cour des comptes demande au ministère sénégalais de la Justice l'ouverture d'une information judiciaire contre au moins dix personnes dont des responsables dans des ministères impliqués dans la gestion du fond anti-covid, dans son rapport.
L'objectif de ce fonds, mis en place par le président Macky Sall, était de renforcer le système de santé défaillant dans ce pays, soutenir les ménages, la diaspora et les entreprises privées et maintenir un approvisionnement correct du pays en produits médicaux, pharmaceutiques et denrées de base.
De nombreux responsables d'Afrique subsahariennes sont soupçonnés de détournements ou de mauvaises gestions des fonds consacrés à la lutte contre la pandémie de Covid-19, notamment au Cameroun, en Guinée ou en Afrique du Sud.