Le président sénégalais Macky Sall a décrété un deuil national "à la mémoire des défunts" pour la journée de jeudi, après les manifestations qui ont fait au moins cinq morts, a annoncé mercredi un communiqué du gouvernement.
Le chef de l'Etat sénégalais a aussi annoncé "la fin de l'état de catastrophe sanitaire", institué en raison du Covid-19, le 19 mars à minuit. Le Sénégal a annoncé plus de 36.000 cas dont 935 décès.
"L'état de catastrophe sanitaire" a été à l'origine de restrictions dont un couvre-feu nocturne dans les régions de Dakar et Thiès (ouest).
Lors du deuil national de jeudi, "les drapeaux seront en berne, en ce jour de communion, de recueillement et de prières pour nos chers disparus", a indiqué le gouvernement.
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Les violences de ces derniers jours ont fait au moins cinq morts - onze selon le collectif de contestation, dans les troubles les plus graves qu'ait connus depuis 2012 ce pays réputé comme un îlot de stabilité en Afrique de l'Ouest.
La journée de deuil officielle de jeudi précède de 24 heures celle annoncée mardi par le collectif sénégalais de contestation Mouvement de défense de la démocratie (M2D) pour vendredi.
Le M2D a aussi appelé à des manifestations "pacifiques" à Dakar et dans tout le pays samedi pour réclamer la libération de plusieurs prisonniers qu'il qualifie de "politiques".
Le Sénégal a été le théâtre la semaine passée d'affrontements entre jeunes et forces de l'ordre, de pillages et de saccages après l'arrestation d'Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et pressenti comme un des principaux candidats à celle de 2024.
Les tensions sont retombées mardi, au lendemain de la libération de M. Sonko et d'une allocution du président Macky Sall appelant à "l'apaisement".
M. Sonko a été inculpé lundi dans un dossier pour viols présumés ouvert à la suite d'une plainte déposée contre lui par une employée d'un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser pour, dit-il, soulager ses maux de dos. Il a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire.
L'opposant crie au complot ourdi par M. Sall pour l'écarter de la prochaine présidentielle, ce que le chef de l'Etat a réfuté.