Des investigations ont établi des "faits mettant en jeu la stabilité du pays. L'intention (de ce groupe) était de mener des actes subversifs et de porter atteinte à des personnalités publiques dans la justice, l'appareil d'Etat, dans les milieux religieux et la presse", a affirmé le procureur général de la République Ibrahima Bakhoum, lors d'une rencontre avec la presse.
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Elles ont permis de découvrir "la confection" par ce groupe "de produits explosifs, de fumigènes, de cocktails Molotov et de herses" et un déplacement de ses membres pour se procurer des armes dans un marché sous-régional proche de la Guinée, a dit M. Bakhoum. Quatre personnes ont été interpellées pour "association de malfaiteurs, actes et manœuvres de nature à troubler l'ordre public, incendie criminel" et 19 sont recherchées, selon le procureur général.
Un des individus arrêtés "se réclame du MFDC (la rébellion indépendantiste en Casamance) et serait l'organisateur de toutes les manifestations violentes de Pastef (le parti de M. Sonko) à Bignona", un fief de M. Sonko dans le sud où un jeune a été tué le 20 mars lors de heurts entre manifestants et forces de l'ordre. Cet individu se "présente comme le responsable des affaires mystiques de Sonko", a précisé le procureur.
Au moins une autre personne avait été tuée dans des heurts à Dakar le 16 mars, jour du début du procès de M. Sonko qui avait été renvoyé à jeudi. Le gouvernement avait en juin 2022 annoncé l'arrestation à Dakar de rebelles de Casamance lors d'une manifestation de l'opposition, ce qui avait été réfuté par M. Sonko.
Le Sénégal, pays réputé comme un rare îlot de stabilité dans une région d'Afrique de l'Ouest troublée, entame une nouvelle semaine de tensions avec la reprise du procès pour diffamation contre M. Sonko jeudi, et des appels de l'opposition à manifester mercredi et jeudi, ainsi que le 3 avril. Le préfet de Dakar Mor Talla Tine a interdit les marches prévues mercredi et jeudi dans la capitale en invoquant des "menaces réelles de troubles à l'ordre public".
M. Sonko et ses supporteurs accusent le pouvoir d'instrumentaliser la justice pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle de février 2024.cLe camp présidentiel accuse de son côté M. Sonko, également inculpé dans une affaire de viols présumés qu'il nie, de se servir de la rue pour échapper à la justice.