Un ministre de l'ancien pouvoir au Sénégal a été écroué après avoir été inculpé pour extorsion, détournement et blanchiment d'argent dans ses fonctions passées de patron de la loterie nationale, a dit son avocat vendredi à l'AFP. Lat Diop, PDG de la Lonase à partir de 2020 puis ministre des Sports de 2023 à 2024 sous le président Macky Sall, est le premier ministre de l'ancien gouvernement placé en détention sous les nouveaux dirigeants en poste depuis la présidentielle de 2024. Ces derniers ont fait de l'intégrité l'un de leurs mots d'ordre et ont promis de réclamer des comptes à leurs devanciers.
Lat Diop a été écroué jeudi soir, le jour où le Premier ministre Ousmane Sonko promettait des enquêtes contre les anciens dignitaires pour la "corruption généralisée" sévissant selon lui sous l'ancienne présidence dans la gestion des affaires publiques. M. Sonko a cité l'ancien président, un ancien chef de gouvernement et deux anciens ministres des Finances parmi ceux qui devraient s'expliquer selon lui.
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Déficit budgétaire et corruption au Sénégal : Sonko accuse l’ancien régime
Lat Diop est mis en cause en qualité d'ancien patron de la Lonase, pas de ministre, et nie les faits présumés, a indiqué son avocat, Me El Hadji Diouf. Lat Diop, membre du parti de l'ancien président, est le premier ancien haut responsable à être incarcéré par le nouveau pool judiciaire financier, qui a été installé en septembre et qui regroupe des magistrats et des enquêteurs spécialisés pour lutter contre la criminalité financière et la corruption, a dit Me Diouf. Ce pool a été créé par les anciennes autorités.
"Les trois infractions retenues n'existent pas", a dit l'avocat, qui va demander l'annulation de la procédure. Les incriminations reposent uniquement sur les déclarations d'un ancien patron d'une société de paris sportifs en ligne, partenaire de la Lonase, a dit Me Diouf. Ce dernier a déclaré lors de ses auditions avoir remis 5 milliards de francs CFA (7,6 millions d'euros) à Lat Diop, ce que ce dernier conteste, a rapporté la presse. Le quotidien l'Observateur citait vendredi deux anciens ministres comme susceptibles prochainement d'être mis en cause par le pool judiciaire financier.