Tabaski au Bénin: la fête a eu lieu malgré la morosité économique

Le marché de mouton à quelques kilomètres de Cotonou, le 21 juillet 2021.

La communauté musulmane du Bénin a célébré l'Aïd el-Kébir, une fête qui intervient, pour la deuxième année consécutive, en pleine crise sanitaire mais également dans un contexte marqué par la cherté de la vie.

La Tabaski, plus qu'un simple événement religieux, est une occasion de grandes réjouissances en famille et avec les proches, malgré les barrières imposées par le coronavirus. Elle est aussi synonyme de partage et de générosité envers les pauvres et les nécessiteux.

Ils sont nombreux à prendre d'assaut les places Idi de leur localité pour la prière qui marque la célébration de la Tabaski, l'Aïd El-kébir. Pour les fidèles, cette fête revêt une importance capitale.

"La fête de la Tabaski commémore l’asservissement d'Ibrahim (Abraham) à Dieu qui lui ordonna de sacrifier son fils pour lui montrer sa dévotion. Mais, in extremis, un mouton fut envoyé par l’Ange Gabriel pour se substituer à l’enfant. C’est pourquoi, durant l’Aïd, on sacrifie selon des conditions très strictes une 'bête de troupeau' pour la partager avec ses proches. Il s’agit traditionnellement d’un mouton ou d’un bélier, mais parfois aussi d’une vache ou d’une chèvre".

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Dans la célébration de la fête de la Tabaski se trouve l'essence même de la foi musulmane, dira pour sa part El Hadj Assifaou Amoussa, président de l'Union islamique du Bénin. Pour lui, "la Tabaski est l'une des deux fêtes les plus importantes du calendrier musulman".

"L’Aïd el-Kebir également appelé ou Aïd el-Adha ou la Tabaski est mise au sein des mois sacrés. C’est ce jour que le prophète nous a ordonné de par la Sunna de sacrifier la bête, d’être généreux, solidaires. Tout bon musulman demande la grâce de vivre un jour tel que celui-ci".

Après la prière, direction les maisons où chaque famille dans la possibilité de ses moyens procède à l'immolation d'un ou plusieurs moutons. Malgré la cherté du mouton cette année, Rafiou a pu s'en sortir. Pour lui, “le sacrifice en vaut la peine”.

"Nous avons fini la prière et nous nous occupons de bêtes selon les prescriptions de l’imam. Je suis content de vivre cette fête. Certains avaient pris leurs dispositions pour bien fêter mais ils ne se sont pas réveillés. Cela veut dire que ma famille et moi sommes des privilégiés".

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C'est après la prière, que certains sont allés sur le marché du mouton, espérant que les prix seront moins exorbitants. Pour eux, "cette année, les prix des bêtes ont connu une hausse assez décourageante".

"Cette année ce n'est pas la peine. Tout est cher. Je suis venu voir si je peux trouver un petit mouton mais le prix est assez élevé. Je risque de retourner à la maison. C’est trop dur".

Les moins nantis se rabattent sur les bouchers. A défaut de tuer un mouton, en acheter pour rester dans la fièvre de ce jour de Tabaski paraît important. Ils soulignent que “si on n’a pas les moyens, s’endetter serait contraire aux prescriptions du prophète”.

"C’est la prière qui est la chose la plus importante. Personne ne nous oblige à viser plus haut et hors de notre portée. Je n’ai pas pu acheter un mouton donc je suis venue chez le boucher si je peux avoir une partie du mouton pour festoyer au même titre que tout le monde".