La campagne électorale touche à sa fin en Tanzanie, samedi 24 octobre. Les candidats ont donné leurs derniers meetings avant l'élection présidentielle de dimanche, qui s’annonce comme la plus serrée depuis l'indépendance dans le pays le plus peuplé d'Afrique de l'Est.
Le président sortant Jakaya Kikwete, qui ne se représente pas, conformément à la Constitution, après avoir achevé son second mandat, a ordonné à la police de renforcer la sécurité pour assurer que le vote de quelque 23 millions de Tanzaniens se déroule dans le calme.
Sur un total de huit candidats, le favori de cette élection est John Magufuli, 55 ans, du parti Chama Cha Mapinduzi (CCM) au pouvoir. "Je veux conduire le pays au développement et à la prospérité", a-t-il déclaré dans un de ses derniers discours de campagne. "Tout le monde, a-t-il dit, mérite une vie meilleure, indépendamment de sa tendance politique."
Mais l'actuel ministre des Travaux publics est loin d'avoir gagné d’avance. Car les quatre principaux partis d'opposition se sont ralliés autour de la candidature d'Edward Lowassa, 62 ans, Premier ministre de 2005 à 2008. Il avait dû démissionner pour son implication dans un scandale de corruption.
"Chassons le CCM du pouvoir, ce régime qui a été un échec pour le pays pendant ses 54 années au pouvoir", a lancé Edward Lowassa pendant la campagne.
Vers des violences post-électorales ?
"Cette élection sera la plus difficile, mais la plus excitante de l'histoire du pays", analyse pour l’AFP le vétéran politique Pius Msekwa, ancien vice-président du CCM et vice-recteur de l'Université de Dar es Salaam.
Le CCM, parti unique jusqu'en 1992 - et auparavant la Tanu (Union nationale africaine du Tanganyika) dont il est issu -, a remporté toutes les élections générales depuis l'avènement du multipartisme et dispose actuellement des deux-tiers des sièges au Parlement monocaméral.
Ce scrutin particulièrement serré pourrait déboucher sur des violences post-électorales. La prééminence du CCM, affaibli par des dissensions internes - plusieurs hauts cadres ont fait défection - et des scandales de corruption, n'a en effet jamais été autant menacée, selon des observateurs.
Ces élections générales - les cinquièmes depuis 1992 - permettront aussi aux Tanzaniens de désigner leurs députés et conseillers municipaux. L'archipel semi-autonome de Zanzibar élira son propre président et ses députés.
Avec AFP