La candidature d'une entreprise turque à la construction d'une voie ferrée reliant Dar es Salaam, la capitale économique de la Tanzanie, aux pays voisins, devrait être au centre des discussions, a indiqué à l'AFP un responsable gouvernemental tanzanien s'exprimant sous couvert de l'anonymat.
Le contrat avait initialement été accordé à un consortium de sociétés chinoises, avant d'être annulé pour des irrégularités dans l'appel d'offres, peu après l'élection en octobre 2015 du président tanzanien, John Magufuli.
L'entreprise turque est la seule candidate, les Chinois n'ayant pas été autorisés à renouveler leur candidature. Mais le doute plane désormais sur la volonté de la banque chinoise Exim de continuer à financer le projet.
Ce chemin de fer devrait couvrir 2.200 km et aider les pays enclavés de la région, le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda, à transporter leurs marchandises vers l'océan Indien.
Depuis 2005, la Turquie a lancé une vaste offensive diplomatique et commerciale en direction de l’Afrique. L’analyste malien Madou Diallo a indiqué à VOA Afrique que la hausse du volume d’change entre l’Afrique et la Turquie bénéficie les deux parties.
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La visite de M. Erdogan intervient aussi à un moment où la Tanzanie tente de trouver de nouvelles sources de financement, plusieurs pays donateurs ayant retiré leur soutien en 2015, en raison d'un scandale de corruption.
"Le gouvernement se tourne vers la Turquie comme source possible de prêts assortis de conditions préférentielles et d'investissements", a ajouté le responsable tanzanien.
Le gouvernement tanzanien avait indiqué début janvier qu'il devrait se tourner vers l'Inde ou la Chine pour emprunter 939 millions de dollars (877 M EUR) sous forme de prêts à taux préférentiels.
Pour M. Erdogan, qui se rendra ensuite au Mozambique et à Madagascar, la priorité lors de cette tournée sera de chercher des soutiens pour dénoncer les activités du prédicateur Fethullah Gülen qu'il accuse d'avoir ourdi le putsch manqué en juillet.
Le prédicateur est à la tête d'un vaste réseau d'écoles, d'entreprises et d'ONG, notamment dans des pays africains. Son mouvement est qualifié de terroriste par Ankara.
M. Gülen, qui vit en exil aux Etats-Unis depuis la fin des années 1990, affirme qu'il est au contraire pacifique et nie toute implication dans la tentative de coup d'Etat du 15 juillet contre M. Erdogan, dont il fut autrefois un proche allié.
Après le putsch avorté, le gouvernement turc a lancé des purges dont l'ampleur a suscité l'inquiétude de l'Union européenne et d'ONG. Plus de 43.000 personnes, dont des enseignants, des policiers et des magistrats, ont été incarcérés.
En plus de cette offensive judiciaire, les dirigeants turcs ont multiplié les initiatives sur le front diplomatique, réclamant la fermeture d'écoles et de fondation gulénistes à l'étranger, notamment dans les Balkans, en Asie centrale et en Afrique.
Avec AFP