Les leaders du principal parti d'opposition tanzanien ont été libérés

Tundu Lissu arrive à Dar es Salaam, en Tanzanie, le 27 juillet 2020.

Les leaders du principal parti d'opposition en Tanzanie, Freeman Mbowe et Tundu Lissu, arrêtés avant un rassemblement interdit par la police dans la ville de Mbeya (sud-ouest), ont été libérés sous caution, a annoncé mardi le porte-parole du parti.

"Les principaux dirigeants de Chadema Freeman Mbowe, Tundu Lissu, John Mnyika, John Pambalu ont été renvoyés à Dar es Salaam (la capitale économique, ndlr) par la police et ont payé leur caution", a annoncé le directeur de la communication du parti John Mrema dans un message sur X. "Selon certaines informations, certains dirigeants (...) seraient toujours détenus par la police de Mbeya", a-t-il ajouté.

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Durant la nuit, le chef des opérations et de la formation de la police Awadh Haji avait affirmé que "tous les principaux dirigeants de Chadema qui ont été arrêtés, après interrogatoire et autres procédures, ont été renvoyés d'où ils venaient", certains sous "escorte policière". Le parti n'avait pas confirmé cette information. Tundu Lissu, vice-président de Chadema, et John Mnyika, secrétaire général du parti, avaient été arrêtés dimanche à Mbeya, où devait se tenir un rassemblement organisé dans le cadre de la Journée internationale de la jeunesse.

Le président Freeman Mbowe et le responsable de la branche jeunesse du parti John Pambalu avaient été interpellés lundi à leur arrivée à l'aéroport de Songwe, à une vingtaine de kilomètres de Mbeya. Un total de 520 personnes ont été arrêtées à travers le pays, a annoncé la police dans un communiqué, dans le cadre d'une vague d'arrestations qui a suscité l'inquiétude d'organisations de défense des droits humains et de l'opposition dans le pays.

De nombreuses ONG et la formation d'opposition ACT Wazalendo avaient appelé à la libération des personnes détenues. Elles s'alarmaient d'un retour de telles pratiques, fréquentes sous le règne de l'ancien président John Magufuli, décédé en mars 2021, mais desquelles sa successeure Samia Suluhu Hassan s'était démarquée.

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Depuis son accession au pouvoir, la dirigeante était revenue sur plusieurs mesures de son autoritaire prédécesseur, rouvrant notamment des médias interdits et levant l'interdiction des meetings de l'opposition. Elle avait également promis de restaurer "la compétition électorale" alors que le pays doit tenir des élections locales en décembre, puis présidentielle et législatives l'an prochain.