La présidente tanzanienne remanie son gouvernement et met en garde ses rivaux

C'est le troisième remaniement gouvernemental effectué cette année par la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan.

La présidente tanzanienne a mis en garde lundi les membres critiques de son gouvernement contre toute velléité de contester son autorité après avoir de nouveau remanié son cabinet et limogé la ministre des Affaires étrangères.

Samia Suluhu Hassan, qui fait face à des divisions internes au sein du parti au pouvoir depuis sa prise de fonction l'année dernière, a remanié de manière inattendue son gouvernement dimanche soir. "Une fois que nous sommes d'accord sur quelque chose, vous en faites partie. Vous ne pouvez pas prétendre que la décision n'était (...) pas votre volonté", a déclaré lundi la cheffe de l'Etat lors de la prestation de serment de trois nouveaux ministres.

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Mme Hassan est devenue présidente en mars 2021, à la suite de la mort de John Magufuli. Liberata Mulamula, ministre des Affaires étrangères nommée en 2021 et figure respectée même si politiquement inexpérimentée, a été remerciée par la présidente, qui n'a pas donné d'explication sur ce renvoi. Innocent Bashungwa a été nommé ministre de la Défense à la place de Stergomena Tax, qui a pris de son côté le ministère des Affaires étrangères.

Selon des analystes, ce remaniement, le troisième depuis le début de l'année, est le signe de dissensions au sein des plus hauts échelons du gouvernement et du parti au pouvoir, Chama Cha Mapinduzi (CCM). En janvier, le président du Parlement avait démissionné, après avoir évoqué les emprunts "excessifs" du pays à l'étranger.

Samia Suluhu Hassan, première femme présidente de ce pays d'Afrique de l'Est, a accusé ses rivaux au sein du gouvernement de vouloir sapé son autorité avant les prochaines élections, prévues en 2025. Bien qu'ayant voulu incarner la rupture avec certaines politiques de son prédécesseur – un autocrate qualifié de "bulldozer" pour sa répression de toute dissidence – la présidente a été qualifiée de "dictateur" par l'opposition.

L'année dernière, un journal détenu par le parti au pouvoir avait été suspendu pendant deux semaines après la publication d'un article qui affirmait que la présidente ne prévoyait pas de se représenter en 2025.