La campagne a été plutôt calme à Zanzibar, archipel de l'océan Indien réputé pour ses plages de sable blanc et sa vieille ville classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Mais les habitants n'en commencent pas moins à faire des réserves d'eau et de nourriture en prévision d'éventuelles violences après les élections.
"Je prévois d'acheter suffisamment de nourriture et de la garder à la maison", explique Amina Omar Sheik, qui vit dans la capitale Stone Town, où siège le gouvernement de coalition qui dirige l'archipel, majoritairement musulman.
La Tanzanie est née en 1964 de la fusion entre le Tanganyika continental et Zanzibar. Des scrutins présidentiel, législatifs et locaux seront organisés à l'échelle de l'union le 25 octobre. Le même jour, Zanzibar élira son propre président et ses députés.
Sur l'archipel, le président et le vice-président, issus des deux partis qui se partagent le pouvoir, seront les favoris de l'élection, pour laquelle 500.000 personnes sont inscrites sur les registres électoraux.
Les Zanzibarites avaient choisi en 2010 d'inscrire le partage du pouvoir dans la Constitution, afin de prévenir les affrontements post-électoraux récurrents sur leur territoire.
"Nous connaissons la paix et la stabilité sous le gouvernement d'unité, mais les déclarations de certains hommes politiques, demandant notamment aux jeunes de rester dans la rue après avoir voté, font craindre de possibles violences", observe Mme Sheik.
Zanzibar a encore été le lieu de tensions politiques et interconfessionnelles ces dernières années - avec d'occasionnelles attaques à la grenade - et ces violences ont affecté l'indispensable industrie du tourisme.
Des dissensions sont aussi apparues sur l'avenir de l'union, certains partis d'opposition réclamant un retour à l'indépendance dont Zanzibar avait joui brièvement au début 1964.
Ses habitants, aux racines arabes, africaines et indiennes, se considèrent différents de leurs compatriotes du continent. L'archipel, qui prospéra longtemps grâce au commerce, principalement des épices, mais aussi des esclaves, peine aujourd'hui à suivre le développement économique du reste du pays.
Avec AFP