Un journaliste porté disparu depuis deux semaines en Tanzanie

La police tanzanienne a ouvert une enquête pour retrouver le journaliste disparu

Le correspondant de deux importants quotidiens tanzaniens indépendants dans une région marquée ces derniers mois par de mystérieux meurtres d'élus locaux et de policiers, est porté disparu depuis deux semaines, a annoncé la direction des deux publications.

Journaliste travaillant pour le Mwananchi et The Citizen, Azory Gwanda avait écrit plusieurs articles sur ces attaques meurtrières perpétrées dans le district de Kibiti, situé dans la province de Pwani (est), et qui ont provoqué la mort en 2017 d'une dizaine de policiers et d'au moins autant de responsables administratifs locaux.

Selon un communiqué de la direction commune des deux journaux, publié lundi tard dans la soirée et qui cite l'épouse du journaliste, M. Gwanda a quitté son lieu de travail le matin du 21 novembre en compagnie de "personnes inconnues" à bord d'un Landcruiser de couleur blanche, un véhicule 4x4 de marque Toyota.

C'est à bord de ce véhicule qu'il est ensuite allé annoncer à sa femme, qui travaillait dans leur ferme, qu'il avait "un voyage d'urgence" mais qu'il reviendrait le lendemain soir.

"Mais elle s'est inquiétée de ne pas le voir rentrer et de constater que ses numéros (de téléphone portable, ndlr) n'ont pas été joignables depuis le jour de son départ à bord dudit véhicule", a poursuivi le communiqué. Alertée par l'épouse du journaliste, la police a ouvert une enquête, "mais jusqu'à présent, aucune information n'a encore été donnée".

Publié l'un en swahili et l'autre en anglais, le Mwananchi et The Citizen, dont les contenus sont quasiment identiques, ont appelé "les organes de sécurité à accélérer l'enquête".

Les policiers et responsables administratifs tués dans le district de Kibiti l'ont été la plupart du temps par des hommes armés circulant à moto qui disparaissaient aussitôt en fuyant dans les bois.

La police affirme avoir désormais démantelé ce réseau de "malfaiteurs", dont certains ont fui vers des pays voisins.

Les mobiles de ces attaques sont restés flous, même si le président John Magufuli avait laissé entendre en juin qu'il y aurait des motivations religieuses derrière ces meurtres, que certains ont imputé à des extrémistes musulmans.

Avec AFP