Ils opposent éleveurs nomades arabes et cultivateurs autochtones sédentaires, les premiers faisant passer ou paître leurs troupeaux dans les champs des seconds, ou bien leur disputent la propriété de certaines terres.
Lire aussi : Nouveaux combats entre deux communautés dans l'est du Tchad, 42 mortsCes nouveaux affrontements, à la suite de l'"assassinat" d'un homme d'une communauté arabe dans une embuscade, ont fait rage entre le 21 et le 27 mars dans trois villages de la région du Moyen-Chari – Balwaï, Kolo et Balkoutou – dans le sud fertile du Tchad, a expliqué à l'AFP le ministre Abdraman Koulamallah. Les parents de la victime et les membres de son clan, qui viennent du nord aride du pays avec leurs troupeaux, ont conduit une expédition punitive dans le village de la communauté de cultivateurs Sara-Kaba, qu'ils accusaient d'avoir tendu l'embuscade, selon le ministre qui a assuré lundi que le calme était revenu.
Les affrontements, qui se sont poursuivis sept jours durant dans deux autres villages, ont fait au total neuf morts du côté de la communauté arabe et 14 chez les Sara-Kaba, dont quatre femmes et deux enfants parmi ces derniers, a ajouté M. Koulamallah. Vingt-et-un hommes ont été arrêtés "et les investigations se poursuivent pour mettre la main sur tous les auteurs, coauteurs et complices de ces crimes", a conclu le ministre.
Ces violences sont très fréquentes dans le centre et le sud du Tchad, où nombre d'habitants sont armés. Les nomades, venant des zones arides sahéliennes du nord, cherchent aussi de plus en plus à se sédentariser sur des terres propices à l'élevage de leurs dromadaires et moutons, plus au sud. Ces conflits ancestraux connaissent un net regain ces dernières années dans cette région du continent, touchant notamment le Soudan, le Soudan du Sud, le Tchad, la Centrafrique, le Cameroun et le Nigeria, dont les parties méridionales ou septentrionales bordent la bande sahélienne.
Le 21 mars, les autorités avaient indiqué qu'au moins 42 personnes avaient été tuées dans des combats entre "deux communautés" dans l'est désertique du Tchad, dans une région où s'affrontent régulièrement cultivateurs sédentaires et éleveurs nomades, ou d'autres groupes, pour des conflits fonciers.