Le président Idriss Déby Itno l'avait décrété mi-août dans deux provinces de l'est, le Sila et le Ouaddaï, après des affrontements meurtriers entre communautés d'éleveurs nomades et de cultivateurs sédentaires, qui avaient fait plus de 50 morts en quelques jours.
Le chef de l'Etat avait également instauré l'état d'urgence dans une province du nord-est, le Tibesti, frontalière avec la Libye, où opèrent des orpailleurs illégaux et des rebelles tchadiens.
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L'accord du parlement, qui était nécessaire pour prolonger l'état d'urgence de trois mois et dans lequel Idriss Deby dispose d'une écrasante majorité, a été obtenu avec 115 voix pour, aucune contre et deux abstentions, a précisé à l'AFP un député de la majorité.
Une prolongation était nécessaire "compte tenu de la saison des pluies qui rend certaines zones non accessibles" pour l'armée et qui devrait s'apaiser à la fin du mois de septembre, a affirmé à l'AFP le ministre de la Justice, Djimet Arabi.
Pour expliquer les violences qui secouent son pays, le président Déby avait incriminé notamment l'afflux d'armes venues de pays frontaliers du Tchad. En Libye, en Centrafrique ou au Soudan, de violents conflits engendrent la multiplication des armes.
Dans l'est, les tensions s'expliquent aussi par la sécheresse et la pression démographique.
Ces situations conflictuelles entre éleveurs et cultivateurs se retrouvent dans plusieurs autres pays africains, notamment au Nigeria ou en Centrafrique.
La mesure avait cependant inquiété certains acteurs de la société civile et des défenseurs des droits humains.
"L'état d'urgence donnera un pouvoir illimité aux forces de l'ordre dont les abus de pouvoir et les violations des droits de l'Homme sont susceptibles de compliquer la situation", avait estimé le président du Centre d'étude pour la prévention de l'extrémisme au Tchad, Ahmat Yacoub Dabio.