Le président tchadien Déby dirige "personnellement" la contre-offensive sur Boko Haram

Récemment élu chef de l'Etat, Mahamat Idriss Déby avait été proclamé par l'armée président de transition à la tête d'une junte de 15 généraux en 2021.

La contre-offensive lancée par l'armée tchadienne contre Boko Haram après une attaque meurtrière du groupe jihadiste sur une base militaire de la région du lac Tchad est "personnellement" dirigée par le président Déby sur le terrain, a annoncé jeudi la communication présidentielle.

"Le Président de la République, Chef Suprême des Armées, Mahamat Idriss Deby Itno campe toujours aux confins du Lac-Tchad où il dirige personnellement l'opération 'Haskanite'" a annoncé la présidence sur Facebook, photo du chef de l'Etat en uniforme à l'appui.

Le président Déby, "multiplie les réunions, instruit et oriente à l'effet de ne laisser aucune chance aux éléments de Boko Haram", affirment-ils. "Les troupes terrestres et aériennes mobilisées pour cette opération sont entrées en action", indiquent-ils également. "Une observation aérienne hier (mercredi) a permis de localiser leur repaire dans une île à l'ouest de Kaigakindjiria", une localité située au Niger, et "l'aviation est entrée en action", précise auprès de l'AFP un officier supérieur de l'Etat major qui a requis l'anonymat.

Le bilan de l'assaut, mené dans la nuit de dimanche à lundi par Boko Haram contre une base militaire de la région du Lac Tchad, est "d’une quarantaine de morts et 37 blessés dont le pronostic vital n’est pas engagé", avait annoncé mercredi le Premier ministre tchadien Abderahim Bireme Hamid. "Purement militaire et sécuritaire", l’opération Haskanite lancée en riposte lundi "ne vise pas seulement à sécuriser nos paisibles populations (....). Il est question de traquer, de débusquer et d’anéantir la capacité de nuisance de Boko Haram et de ses affidés", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

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Les soldats tchadiens sont fréquemment ciblés par les attaques de Boko Haram dans la région du Lac Tchad. Cette vaste étendue d'eau et de marécage située entre le Niger, le Nigeria, le Cameroun et le Tchad est parsemée d'îlots qui abritent les combattants du groupe jihadiste ou de sa branche dissidente, l'Etat Islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap, selon l'acronyme en anglais).

Difficile à contrecarrer du fait de la mobilité de ses combattants armés, l'insurrection de Boko Haram est apparue en 2009 au Nigeria, où elle a fait depuis quelque 40.000 morts et plus de deux millions de déplacés, avant de se propager dans les pays frontaliers. En mars 2020, le groupe avait mené une offensive sanglante sur une autre base militaire de la région du lac Tchad, faisant une centaine de morts, les plus lourdes pertes jamais enregistrées par l'armée tchadienne.

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Le maréchal Idriss Déby, qui a dirigé le Tchad pendant trente ans était un habitué du commandement des opérations de terrain. Tué au front par des rebelles, son fils Mahamat Idriss Déby, récemment élu chef de l'Etat avait été proclamé par l'armée président de transition à la tête d'une junte de 15 généraux en 2021.