Le candidat indépendant à présidentielle tchadienne a annoncé lundi le retrait de sa candidature.
Tidjani Thiam, un ancien ministre des Affaires étrangères, avait annoncé le 15 février sa candidature avec l'étiquette "indépendant" à la présidentielle tchadienne du 10 avril.
"Toutefois, le climat qui prévaut actuellement dans notre pays me conduit à retirer ma candidature à cette élection", a indiqué M. Thiam dans un communiqué publié à l'occasion d'un passage à Paris.
"Le mouvement de contestation mené par la société civile" contre le président sortant Idriss Déby Itno (au pouvoir depuis 1990), candidat à sa propre succession, est "de nature à priver cette consultation électorale de la sérénité dont a besoin notre pays". Les conditions "pour une élection digne de ce nom" ne "sont plus réunies", a-t-il ajouté.
La Commission électorale (CENI) exige d'autre part que tout candidat indépendant produise, à l'appui de sa candidature, 10.000 signatures de personnes disposant d'une carte d'identité biométrique, a expliqué M. Thiam. Or ces cartes n'ayant pas encore été distribuées, "il est donc impossible de se présenter dans de telles conditions sans s'exposer à un rejet de candidature", a-t-il souligné.
Enfin, il s'agit de pouvoir se poser en recours, alors que "le pays traverse de bien dangereux périls", toujours selon M. Thiam.
Le président Déby est confronté depuis deux semaines à une contestation inédite dans la rue, menée notamment par des associations de la société civile. Elle a été déclenchée à la suite d'un mouvement de lycéens qui, depuis le 15 février, ont manifesté à plusieurs reprises à travers le pays pour protester contre le viol d'une jeune Tchadienne par des fils de dignitaires. Deux lycéens ont été tués par la police et l'armée au cours de ces manifestations.
Le Tchad, pays producteur de pétrole à la population très pauvre, est également confronté aux attaques des combattants du groupe islamiste nigérian Boko Haram dans le bassin du lac Tchad, où l'état d'urgence a été décrété.
Le pays est un traditionnel allié de la France, l'ancienne puissance coloniale, et l'un de ses principaux points d'appui dans la lutte contre les djihadistes opérant dans le Sahel.
Avec AFP