Ils sont pour le moment trois, Djokovic (2009, 2013, 2014), son entraîneur actuel Boris Becker et Marat Safin, à trôner en haut du palmarès de ce tournoi qui a eu l'habitude de changer souvent de champion (21 en 29 éditions), probablement à cause de son positionnement propice aux forfaits, en toute fin de saison, juste avant le Masters.
Ce ne sera pas le cas cette année puisque le Top 10 au grand complet est annoncé dans une enceinte rénovée à grand frais, et juste à temps. Les ouvriers s'affairaient toujours dimanche après-midi pour éliminer la poussière des travaux quand Djokovic est venu "taper" avec Stan Wawrinka devant des sièges noirs tout neufs.
Dans ce vaste ravalement, la salle a aussi changé de nom. Le lauréat, dimanche prochain, sera le premier à remporter le BNP Paribas Masters à l'AccorHotel Arena. Si c'est Djokovic, l'histoire retiendra qu'il deviendra l'unique quadruple vainqueur de Bercy.
On voit mal qui pourrait arrêter le Serbe, sur le point de boucler une des saisons les plus époustouflantes de son sport. Avec neuf titres, dont trois du Grand Chelem (Australie, Wimbledon, US Open) et cinq Masters 1000 (Indian Wells, Miami, Monte Carlo, Rome et Shanghai), plus le tournoi de Pékin en supplément, pour un bilan provisoire de 73 matches gagnés contre 5 perdus, il est déjà à la hauteur des plus grands millésimes. Le 2006 de Roger Federer (92 victoires, 5 défaites, 12 titres), le 2013 de Rafael Nadal (75-7, 10 titres), voire l'inégalé 1984 de John McEnroe (82-3, 13 titres) ou le 2011 de... Novak Djokovic (70-6, 10 titres). Mais lui assure être bien plus fort cette année.
22 sets gagnés d'affilée
Au bout de cette saison menée tambour battant, pas le moindre ralentissement, au contraire. Depuis son triomphe à l'US Open, il n'a pas perdu un seul set ni à Pékin ni à Shanghai (22 gagnés d'affilée depuis la finale de New York contre Federer). Ses adversaires n'ont pu lui prendre que 4,3 jeux par match en moyenne.
Dans ces conditions, qui donc pourrait le gêner? Andy Murray, le N.2 mondial (à plus de 6000 points du Serbe, soit l'équivalent de trois victoires en Grand Chelem)? Il ne lui a pris que quatre jeux en demi-finale de Shanghai le mois dernier. Rafael Nadal? Sa reconstruction est loin d'être terminée. Stan Wawrinka, son tombeur à Roland-Garros? Personne n'a gagné à la Porte d'Auteuil et à Bercy la même année, sauf... André Agassi en 1999.
Reste Roger Federer. A 34 ans, l'inusable Suisse a été l'adversaire le plus coriace ces derniers mois. Il l'a même battu deux fois, à Dubaï cet hiver et à Cincinnati cet été (sur 6 confrontations).
Avec AFP