Dimanche, une quarantaine de membres du parti islamiste radical Hizb ut-Tahrir ont été brièvement interpellés pour avoir tenté de manifester sans autorisation et brandi des banderoles hostiles à l'Etat, ont indiqué des sources au sein des services de sécurité.
Des chômeurs et militants locaux ont eux défilé dans la ville, déplorant la marginalisation continue de Sidi Bouzid, où le chômage reste très élevé comme dans de nombreuses villes de l'intérieur tunisien.
Samedi soir, les forces de sécurité avaient tiré des gaz lacrymogènes sur des manifestants qui avaient bloqué des rues avec des pneus dans certains quartiers de cette ville devenue symbole de la révolution tunisienne.
A l'occasion d'un festival marquant l'anniversaire du début de la révolution, la ministre du Tourisme et de l'artisanat Selma Elloumi Rekik s'est rendue à Sidi Bouzid.
L'ambiance était morose et les organisateurs ont regretté que ni le chef du gouvernement ni de l'Assemblée n'aient fait le déplacement, accusant les autorités de négliger une date clé de l'histoire récente de la Tunisie.
Le 17 décembre 2010, un jeune vendeur ambulant, excédé par la misère et les brimades policières, s'était immolé par le feu à Sidi Bouzid, déclenchant un mouvement de protestation contre le chômage et la vie chère.
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Les manifestations, marquées par des émeutes sanglantes, s'étaient étendues à tout le pays, au point de chasser du pouvoir le président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011, première étape des Printemps arabes.
La Tunisie, seule rescapée de ces mouvements pro-démocratie, traverse néanmoins d'importantes turbulences économiques et politiques, et de nombreux Tunisiens mettent en garde contre un retour de l'autoritarisme.
Des dizaines de personnalités de la société civile, universitaires, artistes et militants, ont ainsi appelé dans une pétition dimanche à "sauvegarder les espaces de liberté conquis depuis 2011".
"Aucune des revendications essentielles de la population n'a reçu le moindre début de satisfaction" sept ans après le début de la révolution, déplorent-ils, accusant le président et le gouvernement de mener une "offensive anti-démocratique".
Avec AFP