Au détour d’une conférence de presse, les travailleurs plongés dans le désarroi, ont interpellé le président du Faso.
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Entouré de ses principaux lieutenants le représentant des travailleurs de la Panafrican minerals SA et de Panafrican Tambao n’a pas mâché ses mots.
Selon lui, il y a une sorte de négligence de l’état vis-à-vis de leur situation, conséquence de la suspension de la licence de leur entreprise qui travaillait à l’exportation du manganèse de la mine de Tambao afin d’éponger les reliquats des droits des travailleurs.
Le parlement a ordonné le retrait de la licence de la société. Les travailleurs de Panafrican minerals et panafrican Tambao s’émeuvent en conférence de presse.
Leur représentant, Kassia Salifou, explique la situation : "les propositions du parlement ne sont pas réalistes, parce que ça va conduire inévitablement le Burkina dans un drame économique et social".
Il poursuit : "lors des suspensions qu’on a connues l’année dernière, il y a eu un licenciement massif, le paiement des droits était de 20% au moment du licenciement et le reste 80% était prévu lorsque le minerai serait vendu".
Pour conclure : "la société nous aurait fait comprendre que c’est le gouvernement qui refuse que le minerai soit vendu. Nous avons écrit au ministre mais il n'y a pas eu de réponse, nous avons écrit au premier ministre, il n'y a pas eu de réponse, on s’est même adressé au président du Faso. Et aujourd’hui, nous l’interpelons encore".
Conformément à des dispositions d’un protocole d’accord portant sur le versement des droits, seulement 20% de ces droits auraient été versées aux travailleurs.
La reprise pour acheminer le minerai à l’exportation autorisée sous la transition, est bloquée nette cette année. Les travailleurs crient à l’acharnement.
Toujours selon Kassia Salifou, "nous sommes surpris de voir les parlementaires qui sont censés nous représenter et qui savent dans quelles conditions on doit retirer les permis d’exploitation, ce sont eux qui viennent proposer au gouvernement de retirer le permis. Nous disons non, c’est une façon de liquider nos emplois ou encore de retarder la reprise de nos emplois, pendant ce temps les gens souffrent leurs enfants ne peuvent pas aller à l’école, les gens ne peuvent pas manger ils ne peuvent pas se soigner".
Une affaire loin d’être proche de son dénouement quand le gouvernement garde encore le silence, occupé qu’il est à l’urgence du défi sécuritaire actuel imposé au pays.
Ils sont 73 personnes à être à la rue depuis 2015, et plus de 2000 emplois directs et indirects, qui prennent ainsi un coup d’arrêt.
Les travailleurs à travers leurs représentants entendent exploiter toutes les voies de droit à leur disposition avant d’envisager toute autre forme d’actions pour se faire entendre.
Issa Napon, correspondant à Ouagadougou