"J'ai été forcé de porter une arme", a déclaré le jeune homme, en tenue de prisonnier, assis près d'une interprète, devant le tribunal militaire de Kinshasa-Gombe. Depuis le 7 juin, ce tribunal, siégeant dans l'enceinte de la prison militaire de Kinshasa, juge 51 personnes, dont trois Américains, pour ce que l'armée a qualifié de "tentative de coup d'Etat".
Lire aussi : Deux nouvelles condamnations à mort pour "fuite devant l'ennemi" en RDCAu petit matin du 19 mai dernier, plusieurs dizaines d'hommes avaient attaqué à Kinshasa le domicile du ministre sortant de l'Economie, Vital Kamerhe, devenu depuis président de l'Assemblée nationale, avant d'investir le palais de la Nation, bâtiment historique abritant des bureaux du président Félix Tshisekedi. Leur chef présumé, Christian Malanga, Congolais de la diaspora vivant aux Etats-Unis, avait été tué par les forces de sécurité.
A l'audience de vendredi dernier, Marcel Malanga, fils de Christian, avait tout rejeté sur son père, qu'il avait présenté comme cerveau de la bande et père autoritaire. Un autre Américain, Benjamin Zalman-Polun, a fait de même et nié avoir même détenu une arme.
Ami de Marcel Malanga, Tyler Thompson a affirmé n'avoir jamais fait de formation militaire. "Je suis venu en RDC pour rendre visite à la famille de Marcel, que je n'avais jamais vue auparavant", a-t-il dit. La nuit précédant l'opération, Christian Malanga leur aurait dit: "Des militaires viendront d'ici peu, vous devez faire exactement ce que je vous dis, autrement vous allez mourir", a-t-il poursuivi, en affirmant ne pas s'être servi de l'arme qui lui avait été remise.
Le lieutenant-colonel Innocent Radjabu, qui représente le ministère public, a rejeté cette version de la contrainte, affirmant que le rôle de M. Thompson avait notamment été celui de "pourvoyeur de drones à la bande armée". La prochaine audience est prévue vendredi. Les faits reprochés aux accusés sont passibles de la peine de mort, selon le tribunal militaire.