Tenue d'un référendum contesté en Guinée malgré le coronavirus

Patrouille des forces de l'ordre dans la capitale, Conakry, le 14 Janvier 2020. (Archives)

Malgré la menace d'une propagation du coronavirus et un boycott de l'opposition, un référendum constitutionnel et des élections législatives ont été organisés dimanche en Guinée, donnant lieu à des heurts dans plusieurs bureaux de vote de la capitale Conakry.

Les opposants au président Alpha Condé craignent que la réforme constitutionnelle permette à celui-ci de rester au pouvoir pendant 12 années supplémentaires. Les modifications proposées limitent l'exercice de la présidence à deux mandats de six ans, au lieu de deux mandats de cinq ans, sans préciser si les mandats déjà effectués seraient pris en compte.

Des partisans de l'opposition ont attaqué plusieurs bureaux de vote de Conakry dans le but de perturber le référendum et les élections législatives simultanées, retardant de fait le début du vote.

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Au moins deux personnes ont été tuées lors des heurts et un membre du personnel d'un bureau de vote a été enlevé, a déclaré le ministère de la Sécurité dans un communiqué relayé par la télévision. Il a aussi fait état d'une tentative avortée de faire exploser un véhicule.

Les résultats du référendum doivent être annoncés dans les prochains jours. Le boycott de l'opposition ouvre la voie à une approbation de la réforme constitutionnelle, laissant craindre une nouvelle flambée des violences en plus des risques sanitaires représentés par le coronavirus.

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Deux cas de contamination au coronavirus ont été confirmés dans le pays. Certains bureaux de vote ont ainsi demandé aux électeurs de se laver les mains avant de déposer leur bulletin et de garder une distance entre eux.

Au pouvoir depuis 2010, Alpha Condé, âgé de 81 ans, a refusé de dire que la réforme constitutionnelle prendrait en compte les mandats présidentiels qu'il a déjà effectués. Son mandat actuel prend fin en décembre prochain.

Le référendum et les législatives étaient initialement prévus le 1er mars mais ont été reportés après que des observateurs internationaux ont soulevé des inquiétudes liées aux listes électorales.