Les autorités kenyanes sont en état d'alerte après la mise en garde de l'ambassade de France contre une attaque terroriste imminente dans le pays.
L'ambassade de France a appelé les ressortissants occidentaux à éviter ce week-end les lieux de rassemblement des étrangers, tels que les hôtels et les centres commerciaux, en particulier dans la capitale, Nairobi.
L'ambassade d'Allemagne a pour sa part envoyé à ses ressortissants une alerte terroriste moins spécifique, les incitant à la prudence. La police kenyane affirme avoir pris connaissance de l'alerte terroriste et avoir renforcé la sécurité.
En guise de réponse, les autorités kenyanes ont déployé un dispositif de sécurité dans l'espoir de contrecarrer tout projet d'attaque terroriste dans le pays.
Le porte-parole de la police kényane, Bruno Shioso, a déclaré à la VOA qu'ils avaient vu l'alerte sur les réseaux sociaux et qu'il n'y avait pas lieu d'avoir peur.
"Ce que je peux vous dire, aux Kenyans et au monde entier, c'est que le pays est sécurisé. Nous avons pris des mesures, nous avons placé toutes les grandes villes et les zones critiques sous le regard vigilant de nos services de sécurité. Il n'y a donc pas lieu d'avoir peur", a déclaré M. Shioso.
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En 2013, des militants al-Shabab ont pris d'assaut le centre commercial Westgate à Nairobi, tuant plus de 60 personnes. Une autre attaque du groupe terroriste somalien contre l'hôtel Dusit, il y a trois ans, avait fait 21 morts.
Hassan Khannenje est le directeur de l'Institut d'études stratégiques de la Corne de l'Afrique. Il affirme que le Kenya et d'autres pays doivent travailler ensemble pour combattre toute menace qui pèse sur la sécurité.
"Le terrorisme est un problème international, donc les pays étrangers ayant des missions dans la région doivent travailler avec leurs homologues locaux, soit pour prévenir, soit au moins pour pouvoir l'aborder de manière plus coordonnée, car l'un des défis de la lutte contre la terreur a été la mauvaise coordination entre les principales parties prenantes, y compris les gouvernements", a déclaré M. Khannenje.
La région de la Corne de l'Afrique est confrontée à des défis tant politiques que sécuritaires. Le gouvernement éthiopien est impliqué dans une guerre avec sa région septentrionale du Tigré. La Somalie est confrontée à une crise politique qui découle du report des élections et le Kenya se prépare à des élections générales en août.
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Selon M. Khannenje, la région doit être en état d'alerte pour faire face à ceux qui veulent profiter de sa volatilité politique.
"Cette année va être très critique pour la région dans la gestion de ces menaces, parce que le défi auquel la région a été confrontée, et pas seulement le Kenya, est qu'à partir du moment où il n'y a pas d'attaque massive, alors les gens ont tendance à être complaisants", souligne l'expert.
Depuis le début de l'année, les agences de sécurité kenyanes ont signalé plusieurs attaques contre des personnes dans le comté de Lamu, qui fait frontière avec la Somalie.
Mercredi, à Lamu, des combattants présumés d'Al-Shabab ont arrosé de balles un convoi transportant des agents de l'appareil judiciaire, blessant plusieurs personnes.
Article de Mohamed Yusuf depuis Nairobi. Adapté de l'anglais. Lire l'original>>