RDC

Théodore Ngoy demande l'annulation de la présidentielle en RDC

Jusqu'à présent, la Céni n'a publié les résultats que de la présidentielle, qui deviendront définitifs après validation par la Cour constitutionnelle.

Un candidat à la présidentielle de décembre en République démocratique du Congo, Théodore Ngoy, classé dernier avec 0,02% des voix, a réclamé lundi à la Cour constitutionnelle l'annulation du scrutin, remporté par le président sortant Félix Tshisekedi et entaché selon lui d'une "multitude d'irrégularités".

La Cour se prononcera d'ici le 12 janvier, a dit son président Dieudonné Kamuleta, qui a également mis sa décision en délibéré concernant la recevabilité d'une autre requête en annulation, introduite par un électeur que le ministère public a estimé non fondé à agir.

Plus de 40 millions d'électeurs, sur un total d'environ 100 millions d'habitants, étaient appelés aux urnes le 20 décembre pour élire leur président parmi 26 candidats, leurs députés nationaux et provinciaux et leurs conseillers locaux.

De nombreux problèmes logistiques avaient conduit la commission électorale (Céni) à prolonger d'une journée le quadruple scrutin qui, selon certains observateurs, s'était même poursuivi jusqu'au 27 décembre dans certains endroits reculés de l'immense pays d'Afrique centrale.

Jusqu'à présent, la Céni n'a publié que les résultats de la présidentielle, qui deviendront définitifs après validation par la Cour constitutionnelle.

Selon les chiffres de la Céni, Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, a remporté l'élection à un seul tour avec 73,34% des voix, un score rejeté par la plupart des candidats de l'opposition, qui crient au "simulacre d'élection" dont ils demandent l'annulation.

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Mais les principaux opposants, tels Moïse Katumbi, classé 2e avec 18,08% des voix, ou Martin Fayulu (5,3%), ont refusé de saisir la Cour constitutionnelle, qu'ils estiment inféodée au pouvoir, tout comme la Céni.

"Je suis venu car je vous fais confiance", a déclaré à la Cour Théodore Ngoy, avocat et pasteur évangélique, qui a invoqué la loi électorale, la Constitution et Dieu pour faire valoir son point de vue.

Sa saisine de la Cour date du 3 janvier, mais il a pu ajouter à son argumentaire une décision assez spectaculaire de la Céni, qui a annoncé vendredi l'annulation des votes dans deux circonscriptions et pour 82 candidats aux élections générales, en raison de fraudes, actes de vandalisme, intimidations d'électeurs ou utilisations illégales de machines de vote.

"Il s'agissait de scrutins combinés, comment peut-on annuler des candidats à certaines élections et pas le président ?", s'est interrogé le requérant, qui a parlé de "fraude généralisée" et de "tricherie organisée à l'avance", en attaquant notamment la décision de la Céni de prolonger le vote.

Face à lui, les représentants de la Céni et du camp Tshisekedi ont rejeté en bloc ses arguments. Dans son avis, le ministère public a estimé qu'"aucune des irrégularités soulevées n'était fondée" et appelé la Cour à confirmer les résultats provisoires.