Tigré: l'Éthiopie annonce le retrait des troupes érythréennes

Une femme se tient devant une maison endommagée par les tirs lorsque les forces fédérales sont entrées dans la ville de Wukro, au nord de Mekele, dans le Tigré, le 1er mars 2021.

L'Érythrée a accepté de retirer ses troupes du territoire éthiopien le long de leur frontière commune, a déclaré vendredi le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.

Sa déclaration intervient quelques jours après qu'il a reconnu que les forces érythréennes avaient pénétré dans la région éthiopienne du Tigré pour prêter main forte au troupes fédérales éthiopiennes.

"L'Érythrée a accepté de retirer ses forces de la frontière éthiopienne", a déclaré M. Abiy dans un communiqué publié sur Twitter, le lendemain de son arrivée dans la capitale érythréenne, Asmara, pour rencontrer le président Isaias Afwerki.

La Force de défense nationale éthiopienne prendra en charge la surveillance de la zone frontalière dès maintenant, a précisé M. Abiy.

Des milliers de personnes ont été tuées dans les combats entre les troupes gouvernementales éthiopiennes et l'ancien parti au pouvoir dans la région du Tigré, le Front populaire de libération du Tigré (TPLF), qui ont commencé en novembre.

Des centaines de milliers d'autres personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers dans cette région d'environ cinq millions d'habitants.

Même si le gouvernement éthiopien a déclaré la victoire fin novembre, les combats se poursuivent toutefois dans certaines zones.

L'agence d'aide médicale Médecins Sans Frontières (MSF) a déclaré jeudi que son personnel avait vu des soldats éthiopiens abattre quatre civils dans le Tigré cette semaine.

Les journalistes de Reuters qui se sont rendus au Tigré ce mois-ci ont vu des centaines de soldats en uniforme érythréen circulant dans des véhicules portant des plaques érythréennes dans les grandes villes et le long de la route principale entre la capitale régionale, Mekelle, et la ville de Shire.

De nombreux rapports font état de meurtres, de tortures et de viols collectifs de civils par les Erythréens.

Ce mois-ci, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré qu'il souhaitait voir les forces érythréennes et celles de la région d'Amhara remplacées au Tigré par des forces de sécurité qui respecteraient les droits de l'homme.

M. Blinken a qualifié les actes perpétrés dans la région de "nettoyage ethnique", des accusations que l'Éthiopie a démenties.