Dimanche après midi, la Monusco a remis Abbas Kayonga, l’ancien coordonnateur de la cellule technique de lutte anti-fraude minière au Sud-Kivu, aux autorités politiques et judiciaires du Sud-Kivu en présence de la société civile et les autorités militaires et policières.
Le maire de la ville de Bukavu, Philemon Yogolelo, confirme qu'Abbas a été conduit à l'auditorat militaire pour répondre de ses agissements auprès de la justice militaire.
Trois personnes ont été tuées dans des échanges des tirs entre les forces de sécurité et les gardes d'un fonctionnaire du service anti-fraude minière déchu la semaine dernière par les autorités.
Selon le gouverneur, Claude Nyamugabo, les affrontements ont fait un mort et plusieurs blessés du côtés assaillants et deux morts et 8 blessés du côté de l'armées loyalistes.
Il appelle ses administrés à vaquer à leur occupation car la situation est déjà sous contrôle. Mais d'autres sources proches de l'armée et de la société civile évoquent au moins cinq morts, dont deux militaires loyalistes, trois assaillants et deux civils atteint par des balles perdues.
Les mêmes sources proche de l'armée et de la société civile parlent également de cinq militaires loyalistes blessés, trois assaillants blessés, neuf capturés sur le théâtre des affrontements et 16 qui se sont rendus à la Monusco avec Abbas avant d'être remis à la justice militaire congolaise.
Selon le communiqué officiel, le gouvernement insiste sur le fait que l'acte de Kayonga est individuel et n'implique pas toute la communauté banyamulenge.
Chez Abbas, plusieurs effets de guerres ont été trouvés et présenté au gouverneur de province c'est entre autre cinq lances roquettes, deux mitrailleuses, trois armes légères et beaucoup de munition.
Des sources militaires confirment que depuis 5 heures dimanche matin, l’armée et la police tentent de neutraliser la garde rapprochée de l’ancien coordonnateur de la cellule technique de lutte anti-fraude minière au Sud-Kivu, Abbas Kayonga, mais cette dernière résiste et riposte en utilisant des armes lourdes et automatiques.
Une situation qui jusqu’au-delà de 10 heures, heures locales, a paralysé les activités à Bukavu. Les marchés n’ont pas ouvert jusque tard dans la matinée, la population restant attentive à l’évolution des affrontements à Muhumba, où de temps en temps des ambulances médicales et véhicules militaires plein d’éléments armées jusqu’au dent passent à grande vitesse.
Au camp Militaire Saio, à moins de cinq kilomètres de Muhumba, certaines épouses et autres dépendants des militaires ont opté de quitter les camps avec leur effets.
"Quand on a entendus de loin des tirs pendant des heures sans comprendre ce qui se passe, certains de nous ont proposé que comme nous sommes de civils, il serait prudent de quitter le camps pour nous mêler parmi les civils au cas où la situation peut dégénérée. C’est comme ça qu’on a pris nos effets pour nous rendre dans la cité", confie à VOA Afrique une dame visiblement perturbée et paniquée qui a requis l’anonymat.
Une autre rencontrée sur le chemin de retour en direction du camps saio affirme à VOA Afrique, toujours sous le sceau de l’anonymat que son mari venait de l’appeler pour lui demander de rentrer au camps car la situation se normalise peu à peu et que la sécurité des femmes des soldats n’est pas menacée.
Dans la ville, de petits groupes se forment ca et la pour tenter de comprendre ce qui se passe et la rumeur coule à flot.
Pour rappel, le 2 novembre 2017, le nouveau gouverneur du sud Kivu, Claude Nyamugabo a suspendu Abbas kayonga de ses fonctions de coordonnateur de la cellule technique chargée des opérations de terrain au sein de la commission provinciale de lutte contre la fraude minière pour manquements graves dans l’exercice de ses fonctions selon l’arrêté du gouverneur.
Aussitôt, Mr Abbas qui traquait les fraudeurs depuis des années au Sud-Kivu a déclaré craindre pour sa sécurité si sa garde rapprochée lui était retirée.
Plusieurs sources affirment que c’est en résistant à ce désarmement que les échanges de tir ont commencé dimanche.
Le bilan des affrontements n’est pas encore communiqué par les FARDC mais d’emblée on signale qu’il y aurait des morts et des blessés.
A midi, Abbas Kayonga et une dizaine de ses éléments ont été recueillis à la base de la Monusco à Muhumba à moins d’un demi kilomètre de là, après qu’il ait sollicité un couloir sécurisée jusqu’à cette base.
Ernest Muhero, correspondant à Bukavu