La journée "Togo mort " a été peu suivie mardi à Lomé, a constaté notre correspondante sur place.
La ville a vécu une journée presque normale malgré le mot d’ordre lancé par la coalition des 14 partis de l'opposition.
Un tour dans la ville permet de constater que, de Hédjranawoé à Ablogamé, en passant par le mythique quartier de Bè, une ambiance ordinaire règne.
Les embouteillages habituels étaient au rendez-vous aux grands carrefours et sur les axes principaux de la capitale togolaise.
Lire aussi : L'opposition togolaise appelle à une journée "morte" mardi"Je ne peux pas m'amuser à fermer ma boutique parce que c'est la veille des fêtes de fin d'année. L'activité économique est morte ces derniers temps et c'est pendant cette période que nous vendons un peu", a déclaré à l'AFP Kossi, un vendeur de téléphones.
"L'année dernière, nous avons subi la même situation pendant cette période. Et c'est nous qui avons récolté les pots cassés", a renchéri Abdel, vendeur d'appareils électroménagers. "J'ai emprunté et je dois rembourser après les fêtes. Ces appels à une journée 'Togo mort' ne m'intéressent plus. Les élections aussi ne me disent rien, je n'irai pas voter".
La coalition de l'opposition exige notamment la recomposition du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et la reprise de toutes les activités déjà menées par cette institution, faute de quoi elle boycottera les législatives.
Lire aussi : Manifestation de l'opposition à LoméAu total 850 candidats issus de 130 listes de 12 partis politiques ou indépendantes participent à ce scrutin.
Parmi ces partis figurent l'Union pour la République (UNIR, au pouvoir), le Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) de l'ancien Premier ministre et opposant Agbéyomé Kodjo et l'Union des forces de changement (UFC) de l'ex-opposant historique Gilchrist Olympio.
Lundi soir, le président de la Céni, Kodjona Kadanga, a appelé les acteurs politiques à mener une campagne électorale dans la "sécurité, l'apaisement et le calme".
Le pays traverse une grave crise politique depuis plus d'un an, avec des manifestations massives pour réclamer la démission du président Faure Gnasingbé. Ce dernier a succédé en 2005 à son père qui avait dirigé le Togo d'une main de fer pendant 38 ans.