Cet événement intervient moins de 48 heures après l’adoption d’une nouvelle constitution par l’Assemblée nationale changeant l'actuel régime présidentiel en régime parlementaire, raison pour laquelle l’opposition avait convoqué cette conférence de presse, craignant que le nouveau texte ne laisse la voie libre à la prolongation du président Faure Gnassingbé au pouvoir.
Lire aussi : Le président togolais sera désormais élu par le ParlementLa conférence de presse prévue vers 12h (locale et GMT) au siège du parti d'opposition Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), à Lomé, la capitale, a été interrompue et dispersée par une trentaine de gendarmes équipés de matraques sous prétexte que ses organisateurs n'avaient pas les autorisations nécessaires.
"C'est inacceptable, le régime togolais se permet absolument tout, après avoir changé la constitution en catimini", a déclaré mercredi après-midi Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais (PT) et l'un des organisateurs de la conférence de presse, dans une déclaration envoyé à l'AFP. "En privant les Togolais de choisir leur président de la République par ce coup d'Etat constitutionnel, le régime a franchi une ligne rouge", selon M.Olympio. "J'appelle les Togolais à se mettre debout pour faire barrage à ce projet funeste", a-t-il ajouté.
Président choisi par le Parlement
Lundi soir, les députés ont adopté une nouvelle constitution donnant désormais le pouvoir au Parlement togolais d'élire le président de la République. Le président sera désormais choisi "sans débat" par le Parlement réuni en congrès "pour un mandat unique de six ans", d'après le nouveau texte lu à l'Assemblée nationale et validé avec 89 voix pour, une contre et une abstention.
La nouvelle constitution, qui fait entrer le Togo dans sa Ve République, crée également la fonction de "président du conseil des ministres", sorte de Premier ministre "désigné" par les députés qui aura en charge les fonctions régaliennes du pays. L'opposition craint que cette réforme, dont on ignore à ce stade quand elle entrera en vigueur, ne laisse la voie libre au président Faure Gnassingbé pour occuper le pouvoir de manière indéfinie.
En 2019, les députés avaient déjà révisé la constitution pour limiter à deux les mandats présidentiels, tout en remettant les compteurs à zéro pour Faure Gnassingbé qui a pu se représenter en 2020 et avait le droit de se représenter pour un dernier mandat en 2025. Ce dernier, au pouvoir depuis 2005, avait succédé à son père, Eyadéma Gnassingbé, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant près de 38 ans.