Reda, Noah-Tarek et Abdelkader-Karim Kouninef ont écopé respectivement de 16, 15 et 12 ans de prison à l'issue d'un procès qui s'est déroulé du 9 au 14 septembre.
Leur sœur, Souad-Nour Kouninef, en fuite à l'étranger, a été condamnée à 20 ans de prison ferme. Un mandat d'arrêt international a été émis à son encontre.
Lire aussi : L'ex-directeur du protocole de Bouteflika incarcéré pour corruptionLe tribunal de Sidi M'hamed à Alger a également ordonné la saisie de leurs biens en Algérie et à l'étranger, a précisé l'APS.
Les frères Kouninef étaient poursuivis pour une série impressionnante de malversations: "trafic d'influence, blanchiment d'argent, obtention d'avantages indus, détournement de fonciers et de concessions et non-respect des engagements contractuels dans la réalisation de projets publics".
La discrète mais influente famille Kouninef est propriétaire du groupe KouGC, spécialisé notamment dans le génie civil, l'hydraulique et le BTP. Elle a été bénéficiaire depuis de nombreuses années d'importants contrats publics.
Lire aussi : Verdict sévère attendu dans le 1er procès de la corruption sous BouteflikaLe gérant du groupe KouGC, Keddour Ben Tahar, a également reçu une peine d'emprisonnement de huit ans.
Les liens unissant les Kouninef à Abdelaziz Bouteflika remontent au début des années 1970 quand celui-ci était le puissant ministre des Affaires étrangères. Ahmed Kouninef, le père de famille, avait alors bâti son entreprise KouGC dans un pays à l'économie dirigiste.
Les frères Kouninef sont également réputés proches de Saïd Bouteflika, frère et ex-influent conseiller d'Abdelaziz Bouteflika.
Lire aussi : 15 ans de prison pour le frère de Bouteflika dans le procès de BlidaIl s'agit du cinquième grand procès pour corruption depuis la chute en avril 2019 de ce dernier, sous la pression d'un soulèvement populaire inédit, le "Hirak", qui a ébranlé le régime pendant plus d'une année avant sa suspension fin mars en raison de la crise sanitaire.
Avant les frères Kouninef, plusieurs autres magnats de l'ère Bouteflika ont été lourdement condamnés, dont l'oligarque Ali Haddad, ex-dirigeant de la principale organisation patronale algérienne, le Forum des chefs d'entreprises (FCE), condamné début juillet à 18 ans de prison ferme.
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