"Au-delà du manque de représentation des femmes, il nous semble particulièrement préoccupant que le harcèlement (soit) une réalité dans le milieu scientifique, comme le soulignait la revue Science en 2017 dans un éditorial", pointent les trois médecins, dont l'infectiologue française Karine Lacombe.
Dans la tribune publiée cette semaine dans The Lancet, la pharmacologue Caroline Samer, l'infectiologue Alexandra Calmy, toutes deux suisses, et Karine Lacombe affirment avoir été "victimes à divers degrés de menaces en tout genre, dont des déclarations diffamatoires, harcèlement et attaques misogynes".
Des faits "toujours en lien avec des interventions dans les médias lorsque nous tentions d'expliquer de manière rationnelle l'état des connaissance sur l'efficacité et la sécurité de l'hydroxychloroquine dans le traitement et la prévention du Covid-19", affirment-elles.
Lire aussi : Une championne d'arts martiaux fustige le cyberharcèlement après le suicide d'une catcheuse japonaiseEt d'évoquer des faits plus graves (menaces de mort, cyberharcèlement) au Brésil, en France et en Suisse à l'encontre de spécialistes après la publication d'études sur la chloroquine et l'hydroxychloroquine.
"Toutes les menaces contre des chercheurs et des médecins doivent être clairement et unanimement rejetées et dénoncées par la communauté scientifique et les institutions pour lesquelles les chercheurs travaillent", estiment-elles.
Alors que la faible présence d'expertes sur les plateaux a été dénoncée depuis le début de la crise sanitaire, elles réclament "une meilleure préparation" aux interventions publiques dans les cursus de formation et des "garanties de soutien", rappelant que les femmes médecins sont plus souvent dénigrées que leurs collègues masculins. Avec des commentaires attaquant leur physique ou à tonalité menaçante.
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