"J'ai appris avec une profonde peine la mort de Carlos Saul Menem", a déclaré sur Twitter le président argentin Alberto Fernandez, issu de la mouvance péroniste comme le défunt auquel il a rendu hommage.
"Pendant la dictature (1976-1983), il a été persécuté et emprisonné", a souligné M. Fernandez, présentant ses condoléances à la famille.
Trois jours de deuil national ont été décrétés. Carlos Menem sera inhumé lundi dans le cimetière musulman de Buenos Aires, où est enterré son fils Carlos, mort en 1995 dans un accident d'hélicoptère qui n'a jamais été élucidé.
"Il va reposer au cimetière musulman avec mon frère, bien qu'il ait été de religion catholique, pour être avec mon frère", a déclaré à la sortie de l'hôpital la fille de Carlos Menem, Zulemita.
La veillée funèbre a commencé dimanche soir au Congrès, où la vice-présidente argentine Cristina Kirchner, également présidente du Sénat, a reçu la famille à l'arrivée du cercueil recouvert du drapeau argentin.
Le président Fernandez, visiblement ému, et son épouse Fabiola Yanez sont arrivés une heure après et ont présenté leurs condoléances à la famille.
Le président chilien Sebastian Piñera a rendu hommage à Carlos Menem, "qui a marqué les années 90 en Argentine et et fut un bon ami du Chili". "Ma solidarité à sa famille et au peuple argentin, et que Dieu accueille son âme", a-t-il écrit sur Twitter.
Le gouvernement du Brésil a lui aussi rendu hommage au défunt dans un communiqué.
- "Convertibilité" -
Sénateur depuis 2005, Carlos Menem avait été hospitalisé plusieurs fois ces derniers mois en raison de divers problèmes de santé. Le 29 décembre, il n'avait pas pu participer au vote du Sénat sur la loi sur l'avortement en raison de son hospitalisation.
Originaire de la province de La Rioja (nord-ouest), Carlos Menem, fils d'immigrants syriens, a dirigé l'Argentine pendant dix ans, de 1989 à 1999, menant une politique néolibérale.
Pendant cette période, il a instauré la "convertibilité" fixant le taux de change peso-dollar à un pour un. La monnaie nationale avait subi une violente dévaluation lors de la crise économique historique qui avait suivi.
Carlos Menem avait eu trois enfants issus de deux mariages suivis de deux divorces, le premier avec Zulema Yoma et le second avec l'ancienne Miss Univers chilienne Cecilia Bolocco.
Il faisait l'objet d'enquêtes judiciaires dans plusieurs affaires de corruption, mais n'avait jamais été condamné.
Placé en détention provisoire à domicile en 2001 dans une affaire de contrebande d'armes vers la Croatie et l'Équateur, il avait été libéré quelques semaines plus tard sur décision de la Cour suprême de justice et finalement absous en raison de la durée excessive de la procédure après un quart de siècle de poursuites.
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