Cette prise de position a été actée lors d'une rencontre vendredi en France entre le ministre français Stéphane Le Foll et ses homologues allemand et polonais, Christian Schmidt et Krzysztof Jurgiel, consacrée à "la situation des différents secteurs qui traversent des difficultés, notamment le lait" et "la viande bovine".
Les ministres "invitent la Commission européenne à travailler sur la mise en place d'un programme d'aide humanitaire 'en nature' portant sur des produits à base de viande bovine, au bénéfice des pays faisant face à un afflux de réfugiés", indique le ministère français de l'Agriculture dans ce communiqué signé au Mans (ouest) .
Les éleveurs français avaient déjà évoqué cette idée mais avaient alors reçu une fin de non-recevoir du Commissaire européen, Phil Hogan, selon un professionnel de la filière.
Selon Guy Hermouet, de la Fédération interprofessionnelle française du bétail et des viandes (Interbev), cette opération permettrait "d'aider des zones en état de guerre ou en grande difficulté en raison des migrants", mais aussi d'assainir le marché européen de la viande dont les cours s'effondrent, en raison d'un afflux massif de bêtes dans les abattoirs.
Selon la Fédération Nationale Bovine, près d'un million de vaches laitières de plus qu'en 2015 vont être abattues en 2016 dans l'ensemble des 28 pays membres de l'UE, afin de réduire drastiquement la production et soutenir ainsi les cours du lait.
Les professionnels affirment s'être inspirés des Américains pour faire leur proposition.
L'UE aide déjà financièrement les pays voisins de la Syrie - Turquie, Liban, Jordanie - qui accueillent des millions de réfugiés.
Avec AFP