Trump discute de l'Iran avec Netanyahu et l'invite à Washington

Donald Trump speaks,Trump Tower, Manhattan, New York, le 11 janvier 2017 et Benjamin Netanyahu, réunion hebdomadaire du cabinet israélien, Jérusalem, le 22 janvier 2017.

Le président américain Donald Trump a abordé le dossier iranien dimanche avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lors d'un entretien téléphonique au cours duquel il l'a invité à venir à Washington en février.

MM. Trump et Netanyahu "sont tombés d'accord pour continuer à échanger leurs points de vue sur une série de questions régionales, notamment les menaces que constitue l'Iran", a déclaré la Maison Blanche, donnant la première indication d'un durcissement de la nouvelle administration américaine vis-à-vis de Téhéran.

Dans son entretien avec le président américain, M. Netanyahu "a exprimé son désir de travailler étroitement avec le président Trump pour forger une vision commune afin de faire avancer la paix et la sécurité dans la région", a fait savoir son bureau.

Selon M. Netanyahu, qui avait dit qu'il évoquerait également avec Donald Trump la guerre en Syrie, "la première priorité de l'Etat d'Israël est de lever la menace que fait peser le mauvais accord nucléaire conclu par l'Iran" et les grandes puissances dont les Etats-Unis en 2015.

Barack Obama avait joué un rôle majeur dans la conclusion de cet accord, alors que M. Trump l'avait, pendant sa campagne électorale, qualifié d'"un des pires".

Cette conversation téléphonique a été la première entre les deux hommes depuis l'investiture du nouveau président américain, qui a qualifié cet échange de "très bon".

Dans un communiqué, le bureau du Premier ministre israélien a précisé que la date finale de la visite de M. Netanyahu à Washington serait "fixée dans les jours qui la précéderont".

Les deux hommes ont de même convenu qu'une paix israélo-palestinienne ne pouvait être que "négociée directement", a ajouté la Maison Blanche, le jour même où Israël a relancé la colonisation avec la construction de centaines de logements à Jérusalem-Est.

"Les règles du jeu ont changé avec l'arrivée au pouvoir de Donald Trump. Nous n'avons plus les mains liées comme du temps de Barack Obama", critique de la politique de colonisation, a précisé Meïr Turjeman, l'adjoint au maire de la Ville sainte.

La mairie israélienne de Jérusalem a ainsi annoncé son feu vert définitif à la construction de 566 logements dans les quartiers de colonisation de Pisgat Zeev, Ramot et Ramat Shlomo à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël.

"Nous avons des plans pour la construction de 11.000 logements qui attendent des autorisations" à Jérusalem-Est, a-t-il poursuivi.

'Forger une vision commune'

Le maire de Jérusalem, Nir Barkat, a précisé dans un communiqué que 105 logements seraient également construits dans les quartiers palestiniens, se félicitant de la fin des "huit années difficiles avec Obama".

L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a condamné dans un communiqué ces projets de colonisation, appelant l'ONU à agir pour "stopper le gouvernement extrémiste israélien qui détruit toute possibilité de parvenir à une solution à deux Etats".

Pour la communauté internationale, toutes les colonies israéliennes sont illégales.

Rompant avec la ligne traditionnellement suivie par les Etats-Unis, Donald Trump avait promis durant sa campagne de reconnaître Jérusalem capitale d'Israël et d'y transférer l'ambassade américaine, au grand dam des Palestiniens et de la majeure partie de la communauté internationale.

Dimanche la Maison Blanche a cependant semblé écarter l'hypothèse d'une annonce imminente sur un tel transfert. "Nous en sommes au tout début du processus consistant ne serait-ce qu'à aborder ce sujet", a dit le porte-parole Sean Spicer.

Projet d'annexion reporté

M. Netanyahu s'était chaudement félicité de l'arrivée au pouvoir de M. Trump après des relations tendues avec son prédécesseur, pour qui les colonies étaient un obstacle à la reprise des négociations avec les Palestiniens gelées depuis plus de deux ans.

La tension avait atteint son paroxysme lorsque le 23 décembre, les Etats-Unis, pour la première fois depuis 1979, n'ont pas mis leur veto à une résolution de l'ONU condamnant les colonies dans les territoires palestiniens occupés par l'Etat hébreu depuis 1967.

Israël considère l'ensemble de Jérusalem comme sa capitale indivisible. Les Palestiniens veulent quant à eux faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.

Quelque 430.000 colons israéliens vivent en Cisjordanie occupée et plus de 200.000 autres à Jérusalem-Est.

Dans le contexte de colonisation, deux députés de la droite ont présenté au cabinet de sécurité israélien un projet de loi sur une annexion de Maalé Adoumim, une importante colonie de Cisjordanie.

Une telle annexion couperait en deux la Cisjordanie et rendrait pratiquement impossible la création d'un Etat palestinien viable bénéficiant d'une continuité géographique.

Selon un ministre israélien cité par la radio publique, l'examen de cette question a été reporté en attendant la rencontre Netanyahu-Trump.

Avec AFP