La présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, a déclaré qu'elle ne transmettrait pas formellement la mise en accusation de Donald Trump au Sénat tant que le chef de file de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, ne ferait pas connaître ses intentions sur les modalités du procès. Pelosi ne devrait pas faire évoluer sa position avant début janvier et la reprise des travaux parlementaires après les fêtes de fin d'année, selon des assistants parlementaires.
Lire aussi : La procédure de destitution contre Trump basée sur des accusations "inventées" (Poutine)McConnell, qui s'est entretenu jeudi après-midi avec le chef de file de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a dit que les deux camps étaient actuellement dans l'impasse. La procédure de destitution a accentué les divisions partisanes à Washington, et les récents sondages dessinent une opinion de plus en plus scindée en deux aux Etats-Unis.
Lors d'un vote historique mercredi soir, la Chambre des représentants - où les démocrates sont majoritaires - a voté la mise en accusation formelle de Donald Trump pour abus de pouvoir et entrave au Congrès dans l'"affaire ukrainienne".
Lire aussi : Trump mis en accusation pour abus de pouvoir et entrave au CongrèsLe procès au Sénat est attendu en janvier. Donald Trump a fait part dernièrement de sa préférence pour un long procès durant lequel seraient entendus de nombreux témoins, mais des sénateurs républicains de premier plan veulent boucler rapidement cette procédure d'"impeachment". S'exprimant jeudi soir via Twitter, le locataire de la Maison blanche s'est plaint que les démocrates lui ont refusé selon lui "une procédure régulière à la Chambre" et qu'ils essaient désormais de "dire au Sénat comment il doit mener son procès".
MOINS DE LA MOITIÉ DES AMÉRICAINS FAVORABLES À UNE DESTITUTION
Les démocrates veulent que Mitch McConnell appelle à témoigner lors du procès au Sénat l'actuel secrétaire général de la Maison blanche, Mick Mulvaney, et l'ancien conseiller à la Sécurité nationale, John Bolton, a-t-on appris auprès d'un haut conseiller démocrate.
Lire aussi : Trump bat un record de popularité à quelques jours de sa mise en accusationD'après un sondage Reuters/Ipsos publié jeudi, moins de la moitié des Américains disent penser que Donald Trump doit être destitué. La mise en accusation du président n'a pas fait évoluer l'opinion, selon cette enquête menée dans les heures qui ont suivi le vote à la Chambre. Environ 42% des personnes interrogées - dont une majorité de démocrates - estiment que le Congrès doit destituer Donald Trump, tandis que 29% disent vouloir que la mise en accusation soit retirée. Seulement 44% des personnes interrogées disent approuver la procédure menée par la Chambre, et 41% d'entre elles la dénoncent.
Jamais, dans l'histoire des Etats-Unis, un président n'a été destitué. Les républicains, majoritaires au Sénat avec 53 sièges, pourront faire obstacle à la procédure, d'autant qu'une majorité qualifiée des deux tiers y est nécessaire pour destituer un président.
Le sénateur Jeff Van Drew, qui s'est prononcé mercredi contre la mise en accusation de Donald Trump lors du vote sur chacun des chefs d'accusation, a quitté le Parti démocrate pour rejoindre les rangs républicains. L'annonce a été faite par Trump, en présence de Van Drew, lors d'une apparition à la Maison blanche.
Avec Reuters