Trump défend sa candidate pour diriger la CIA

Gina Haspel, la nouvelle directrice de la CIA, le 21 mars 2017

Donald Trump a apporté son soutien à Gina Haspel, nommée par ses soins à la tête de la CIA et qui doit encore être confirmée à ce poste par le Sénat, après que la presse a rapporté qu'elle envisageait de retirer sa candidature.

Gina Haspel doit être entendue mercredi par le Sénat dans le cadre de sa procédure de confirmation. Mais selon le Washington Post dimanche, la première femme nommée à la tête de l'agence de renseignement a voulu renoncer au poste, de peur que les accusations sur son rôle dans la torture de suspects ne lui coûtent sa confirmation.

Cette ancienne responsable du Service clandestin de la CIA est souvent attaquée sur sa responsabilité dans la mise en place, après le 11 septembre 2001, de prisons secrètes à l'étranger où des méthodes comme la simulation de noyade, assimilée à de la torture, étaient employées pour interroger les suspects.

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"Ma très respectée candidate au poste de directrice de la CIA, Gina Haspel, est sous le feu des critiques parce qu'elle a été trop dure avec les Terroristes. Dire que, dans des temps aussi dangereux, nous avons la personne la plus qualifiée, une femme, dont les Démocrates ne veulent pas parce qu'elle est trop dure contre le terrorisme. Gagne Gina!", a écrit le président américain dans un tweet matinal.

Selon le Washington Post, M. Trump a poussé Mme Haspel à ne pas retirer sa candidature.

Plusieurs responsables démocrates ont déjà annoncé qu'ils s'opposeraient à sa confirmation.

Supplice de la noyade

Ces séances de torture incluaient notamment des simulacres de noyade nommés "waterboarding". Ces programmes ont été bannis par l'ancien président démocrate Barack Obama, qui a succédé à M. Bush.

Gina Haspel, dont peu de photos circulent, est entourée d'un certain mystère du fait des années qu'elle a passées à oeuvrer dans la clandestinité pour le compte de la CIA.

La responsable sera entendue mercredi par les sénateurs de la commission du renseignement, une audition à haut risque qui influencera ensuite le vote de la chambre haute du Congrès.

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Les républicains y détiennent une étroite majorité, à 51 sièges contre 49 pour l'opposition. Une éventuelle perte de quelques voix dans le camp gouvernemental coûterait donc à Mme Haspel sa confirmation à sa nouvelle fonction.

Redoutant cette épreuve, qui de surcroît risque d'exposer de nouveau la CIA sous un jour défavorable, la candidate a proposé vendredi de renoncer au poste, a rapporté dimanche le Washington Post.

Pris de court selon le quotidien, des conseillers de la Maison Blanche se sont alors rués au siège de la CIA, non loin de Washington, pour discuter avec Mme Haspel.

Mini-crise vendredi

Le président Trump a suivi cette mini-crise depuis le Texas, où il était en déplacement vendredi. Il a apporté ses garanties de soutien à la première femme nommée à la tête de l'agence d'espionnage.

L'inquiétude liée à l'audition de nomination de Gina Haspel semble être liée à des documents inédits qui montreraient que la responsable, qui a passé plus de trente ans de sa carrière à la CIA, a endossé les programmes de torture avec davantage d'enthousiasme que précédemment imaginé.

L'agence s'est employée à atténuer ces accusations en dévoilant des aspects flatteurs de sa longue carrière.

Plusieurs responsables démocrates ont déjà annoncé qu'ils s'opposeraient à sa confirmation.

Le sénateur républicain John McCain, qui a lui-même été torturé en tant que prisonnier de guerre, a de son côté exigé que Mme Haspel s'engage "sans réserve" à respecter la législation actuelle qui interdit l'usage de la torture dans les centres de détention américains.

Quatre sénateurs démocrates, Kamala Harris, Dianne Feinstein, Ron Wyden et Martin Heinrich, ont adressé lundi un courrier à Dan Coats, directeur du renseignement national, lui demandant de rendre public d'ici mercredi tous les documents classés secret-défense relatifs au rôle de Mme Haspel dans les programmes d'interrogatoire de la CIA.

Depuis 2016, Donald Trump a eu des déclarations contradictoires sur la torture, procédé qu'il défend à titre personnel mais il dont il a conditionné un éventuel retour à un avis de son ministre de la Défense Jim Mattis, qui y est lui opposé.

"La torture que Gina Haspel a supervisée ne nous a pas protégés. Elle a brisé des vies et la réputation de l'Amérique. Dans notre histoire, elle représente un chapitre indigne et bafouant les lois, et le président Trump tente de nous faire revenir en arrière", a dénoncé lundi l'ACLU, la grande organisation américaine de défense des droits fondamentaux.

Avec AFP