Dans le bureau ovale avec Justin Trudeau et sous le feu roulant des questions de journalistes plus intéressés par les tensions avec l'Iran, le président américain a néanmoins souligné que l'accord commercial qu'il a arraché au Canada et au Mexique --l'AEUMC-- permettra non seulement de créer de nombreux emplois mais aussi au trio d'être plus compétitif face au reste du monde.
M. Trump a vanté l'accord conclu l'année dernière. Les trois pays "ne se font plus tellement concurrence", a-t-il estimé.
"Cela nous met dans une position où nous ne nous faisons plus concurrence mais nous concourrons contre le reste du monde", a insisté le président, qui avait forcé la renégociation de l'Alena, l'accord de libre-échange en vigueur entre les trois pays depuis 1994, l'estimant injuste et tueur d'emplois américains.
Le Mexique a ratifié l'accord mercredi. Le Canada pour sa part est prêt mais juge prudent d'agir seulement quand les Américains franchiront eux aussi le pas.
Pour l'heure, la ratification pose problème à Washington où les démocrates, majoritaires à la Chambre des représentants, restent sur la défensive et veulent des aménagements.
Il y a aussi une réticence à donner au président une victoire politique alors que la campagne pour la présidentielle de 2020 est lancée.
Justin Trudeau, qui est intervenu pendant la rencontre avec la presse dans le bureau ovale pour se féliciter de l'abandon par l'administration Trump de taxes punitives sur l'acier et l'aluminium, doit rencontrer dans l'après-midi les responsables des deux partis au Congrès pour les convaincre de la nécessité d'adopter rapidement le nouvel accord commercial.
Auparavant, M. Trudeau aura eu un déjeuner de travail avec Donald Trump et les conseillers des deux hommes.
Aucune conférence de presse commune n'est prévue.
"Beaucoup de travail à faire avec le président américain sur le commerce, la ratification du nouvel ALENA", a tweeté M. Trudeau à son arrivée mercredi à Washington.
Le nouvel accord de libre-échange nord-américain (AEUMC) doit permettre aux trois pays de continuer de s'échanger des milliards de biens et services sans droits de douane.
La Chine sera aussi au menu des discussions. Les tensions sont vives entre Ottawa et Pékin depuis l'arrestation en décembre d'une dirigeante du géant chinois des télécoms Huawei, à la demande des Etats-Unis.
Lire aussi : La Justice américaine dévoile les chefs d'inculpation contre HuaweiOr M. Trump a prévu de rencontrer son homologue chinois Xi Jinping la semaine prochaine à Osaka en marge du sommet du G20.
La procédure d'extradition de Meng Wanzhou, qui peut prendre plusieurs années, doit débuter formellement début 2020 devant le tribunal de Vancouver. La justice se prononcera sur la validité de la demande américaine mais la décision finale reviendra au ministre canadien de la Justice David Lametti.