Trump lance ses propres "Real news" pour contrer les médias traditionnels

Donald Trump, conférence de presse, le 11 janvier 2017, New York.

Pour lutter contre la couverture des médias classiques, qu'il n'a de cesse de traiter de convoyeurs de "Fake news" (fausses nouvelles), Donald Trump et son équipe ont lancé leur propre service de "vraies informations", simplement appelé "Real news".

Son arrivée à la Maison Blanche n'a pas ralenti le rythme de publication des tweets rageurs du président, qui s'emporte contre les médias dès que leur couverture de sa présidence n'est pas à son goût.

"Les 'Fake news' refusent de rendre compte des succès des six premiers mois", a-t-il encore écrit sur Twitter dimanche.

La première vidéo de ces "vraies informations", forcément plus favorable à Donald Trump, est ainsi apparue sur la page Facebook de l'ancien magnat de l'immobilier il y a un peu plus d'une semaine.

Devant un fond bleu, siglé de l'adresse du site DonaldJTrump.com et du logo Trump-Pence de l'élection 2016, Lara Trump, belle-fille du président, présente un simulacre de journal télévisé.

"Salut tout le monde, c'est Lara Trump. Je suis sûre que vous n'avez pas entendu parler de tout ce qu'a accompli le président cette semaine à cause de toutes ces fausses informations", s'exclame jovialement la femme d'Eric Trump, le troisième fils du président.

Elle fait ensuite remarquer que son beau-père milliardaire a fait don de ses premiers mois de salaires aux Parcs nationaux américains.

"C'est un président qui fait passer l'Amérique avant ses intérêts personnels", dit-elle avant de tresser les louanges de sa politique économique.

"L'économie est en pleine expansion mesdames et messieurs", avance la femme de 34 ans, dans cette vidéo qui semble avoir été financée par le comité de campagne de Trump.

Pour clore cette vidéo de deux minutes, vue plus de 2,3 millions de fois sur Facebook, elle salue ses spectateurs d'un: "Merci de nous avoir rejoints. Je suis Lara Trump, et c'était les vraies informations".

Pendant le week-end, c'est une autre vidéo présentée par Kayleigh McEnany - devenue depuis porte-parole du parti républicain et qui officiait jusqu'ici sur la chaîne CNN - qui a été mise en ligne.

Kayleigh McEnany y fait elle aussi l'éloge de la politique économique de Trump, mettant en avant notamment le nombre d'emplois créés depuis qu'il est au pouvoir.

"Le président Trump a clairement remis l'économie sur les bons rails", commente-t-elle. La parodie de journal télévisé, longue de 90 secondes, compte 1,5 millions de vues au compteur sur Facebook.

"De la propagande d'Etat"

Ces vidéos promotionnelles, renommées "Trump TV" par plusieurs détracteurs, ont été la cible des moqueries de plusieurs talk-shows du soir.

"On dirait de la vraie propagande d'Etat", a commenté l'animateur du "Late Show" Stephen Colbert après la première vidéo de Lara Trump.

Mais les critiques ne sont pas seulement venues des rangs des humoristes.

"Wow. Ca ressemble bizarrement aux chaînes de télé contrôlées par l'Etat que j'ai regardées dans d'autres pays", a tweeté Michael McFaul, l'ancien ambassadeur américain à Moscou sous Barack Obama.

L'ancien président démocrate avait pourtant lui aussi eu recours, comme d'autres en leur temps, à des outils promotionnels d'apparence médiatiques pour vanter ses réussites.

"Le prédécesseur de Trump a utilisé les impôts des Américains pour se mettre en avant dans des vidéos très bien produites (et très couteuses) qui ressemblent beaucoup plus à de la vraie propagande", a écrit l'éditorialiste conservateur Larry O'Connor sur le site mediaite.com.

Sous Barack Obama, la Maison Blanche avait produit "West Wing Week", une série de vidéos diffusées chaque semaine sur internet pour vanter les réussites du président démocrate.

Avec AFP