Trump martèle que la criminalité augmente en Allemagne

Le président Donald Trump avec la chancelière allemande Angela Merkel dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, le 17 mars 2017.

Le président américain Donald Trump a une nouvelle fois affirmé mardi, contre toute évidence, que la criminalité était en hausse en Allemagne, mettant en doute les chiffres officiels et affirmant que cela résultait de la politique migratoire de Berlin.

"La criminalité en Allemagne est en hausse de plus de 10% (les responsables ne veulent pas comptabiliser ces crimes) depuis que les migrants ont été acceptés", a-t-il tweeté, au lendemain d'un premier message dans lequel il s'était déjà immiscé dans le débat politique allemand.

>> Lire aussi : Donald Trump s'immisce dans la politique migratoire allemande en crise

"C'est encore pire dans d'autres pays", a-t-il ajouté, appelant l'Amérique à ne pas suivre la même voix, au moment où il est au coeur d'une vive polémique autour de la séparation de plus de 2.300 mineurs arrachés à leurs parents sans papiers.

En critiquant frontalement la politique migratoire de l'Allemagne, pays allié des Etats-Unis, le président américain souffle sur les braises du conflit qui déchire le gouvernement d'Angela Merkel.

L'aile la plus à droite du gouvernement allemand a fixé un ultimatum de deux semaines à la chancelière pour obtenir au niveau européen une forte réduction du nombre d'arrivées de migrants.

>> Lire aussi : Merkel et Macron pressés d'agir face à une Europe en "décomposition"

En 2017, la police a recensé 5.761.984 actes criminels, un recul net de 5,1% par rapport à 2016. Ce chiffre était de 6.537.748 en 1994.

Dans un rapport officiel publié début mai, le ministre de l’Intérieur allemand Horst Seehofer se félicitait que le nombre d’attaques physiques aux personnes ou aux biens ait atteint en 2017 son "plus bas niveau historique depuis 1992", c'est à dire depuis que sont compilées des statistiques pour l'Allemagne réunifiée.

Dans une longue série de tweets, Donald Trump a une nouvelle fois défendu sa politique migratoire très controversée, qui suscite désormais des interrogations au sein même de son propre camp.

"Si vous n'avez pas de frontières, vous n'avez pas de pays!", a-t-il lancé, reprenant l'un de ses slogans de campagne.

Depuis l'annonce de la politique américaine de "tolérance zéro" début mai, 2.342 enfants et jeunes migrants ont été séparés de leurs familles, selon les derniers chiffres officiels. Ces derniers sont parfois logés dans des espaces grillagés, près de la frontière avec le Mexique.

Avec AFP