Trump pourrait être défié aux primaires de 2020, prévient un républicain

Le sénateur Jeff Flake à Washington, le 27 novembre 2017.

Le président américain Donald Trump pourrait avoir de la concurrence aux primaires républicaines de 2020, s'il était candidat à sa succession, a prévenu le sénateur républicain Jeff Flake.

"Si le président brigue un nouveau mandat, s'il continue sur la même voie, énormément d'électeurs iront voir ailleurs", a dit Jeff Flake, l'un des rares élus républicains en rupture avec Donald Trump, dans une interview à la chaîne ABC diffusée dimanche.

"S'il regagne l'investiture républicaine, il est probable qu'il y aura un candidat indépendant" à l'élection présidentielle de novembre 2020, ajoute Jeff Flake, qui a annoncé cet automne qu'il quitterait le Sénat à la fin 2018.

"Et il y aura probablement un candidat républicain" aux primaires de 2020, a-t-il prévenu.

Les présidents sortants aux Etats-Unis sont généralement les candidats naturels de leur parti à la fin de leur premier mandat, mais il n'est pas rare qu'ils doivent se battre pour être de nouveau investis dans le cadre des primaires.

Le président démocrate Jimmy Carter a ainsi dû affronter le sénateur de son camp Ted Kennedy en 1980. En 1976, le président républicain sortant Gerald Ford a affronté un certain Ronald Reagan.

Jeff Flake fait partie des quelques élus républicains ayant publiquement dénoncé le président, tant pour sa personnalité que pour sa politique jugée extrémiste.

"Regardez les auditoires républicains, leurs ovations sont les convulsions d'un parti mourant", a dit Jeff Flake, qui dénonce le fait que le parti républicain soit devenu le parti "des hommes blancs âgés". "Il y en a de moins en moins. Et la colère et la rancœur ne forment pas une philosophie de gouvernement", lâche-t-il.

Sera-t-il lui-même candidat en 2020? "Je n'exclus rien, mais je n'ai pas prévu de le faire".

Un autre républicain, chef de file des modérés de la Chambre des représentants, Charlie Dent, s'apprête également à raccrocher son tablier l'an prochain. Il dénonce la dérive de son parti et son attachement jusqu'au-boutiste au président Trump.

"Désormais, il faut être loyal à l'homme, au président lui-même. Pour certains, la loyauté ne suffit plus, il faut être en colère et se plaindre. Je dis souvent que si je m'immolais par le feu, ils se plaindraient que la température n'est pas assez élevée", a dit Charlie Dent sur ABC.

A court terme, cet élu prédit que les républicains, s'ils conserveront selon lui la majorité lors des élections de mi-mandat de novembre 2018, perdront malgré tout des sièges. Son conseil à ses collègues: "préparez-vous au pire, car l'année sera rude".

Avec AFP