Trump révèle jeudi sa nouvelle stratégie de défense antimissile

Un intercepteur antimissile Arrow 3, mis au point conjointement par les gouvernements israélien et américain, lancé à partir du centre d'Israël le 19 février 2018.

Donald Trump s'apprête à révéler la nouvelle stratégie de défense antimissile des Etats-Unis, destinée à répondre aux menaces que représentent les nouveaux armements de la Russie et de la Chine, mais aussi ceux de l'Iran ou la Corée du Nord.

Le président américain est attendu jeudi au Pentagone où il présentera cette analyse commandée en 2017 et attendue depuis plusieurs mois, selon des responsables américains.

Selon des extraits de ce document de plus de 80 pages distribués à la presse, le Pentagone détaille les nouveaux projets qu'il entend développer pour protéger les Etats-Unis notamment des nouveaux missiles hypersoniques développés par la Chine et la Russie.

Ces missiles, pouvant voler à plus de 5.000 km/h, donc quatre fois la vitesse du son, et manoeuvrables, sont actuellement quasiment impossibles à intercepter une fois lancés.

Pour s'en défendre, les Etats-Unis veulent pouvoir suivre de plus près leurs mouvements grâce à des capteurs spéciaux, en modernisant des équipements déjà déployés dans l'espace, indique le document.

Le Pentagone va en outre lancer une étude sur la conception d'un nouveau système d'interception dans l'espace, avec un drone d'un nouveau type qui serait équipé de missiles et resterait en orbite en permanence pour détruire un missile hypersonique hostile à son apogée dans l'espace.

La nouvelle stratégie de défense vise aussi les missiles balistiques développés par les deux pays que les Etats-Unis considèrent comme leurs pires ennemis: l'Iran et la Corée du Nord.

- Equiper les F-35 -

Pour se défendre contre leurs missiles, moins sophistiqués que ceux de la Russie et la Chine mais qui menacent directement les alliés des Etats-Unis, notamment l'Europe et le Japon, le Pentagone suit une autre piste de recherche: leur destruction dès leur lancement.

Les systèmes antimissiles actuels sont tous focalisés sur la destruction des missiles en vol. En les visant lorsqu'ils sont encore en phase d'accélération, les Etats-Unis renforceraient la défense de leurs alliés et la dissuasion des pays concernés, souligne le document.

Une des pistes explorées serait d'équiper d'un nouveau type de missiles le nouveau chasseur F-35, un avion furtif qui détruirait un missile nord-coréen dès son lancement, en cas de conflit ouvert avec le régime de Pyongyang.

Le Pentagone veut aussi développer des lasers qui équiperaient des drones et permettraient de détruire des missiles balistiques dans leur phase d'accélération.

Les Etats-Unis et leurs alliés disposent d'autres systèmes de défense antimissile, comme le système THAAD (Terminal High-Altitude Area Defense), qui est conçu pour détruire les missiles balistiques de portées moyenne ou intermédiaire dans leur dernière phase d'approche en s'écrasant contre eux.

Washington dispose du système GMD (Ground-based Midcourse Defense) fort de 44 intercepteurs installé à Fort Greely, à environ 160 km de Fairbanks, en Alaska et sur la base Vandenberg de l'US Air Force en Californie.

Le système repose sur des radars et d'autres capteurs répartis dans le monde entier et sur des satellites pour détecter les tirs de missiles ennemis. Puis un missile intercepteur détruit le missile cible dans l'espace, par la force de son énergie cinétique.

La nouvelle stratégie de défense antimissile prévoit de porter le nombre de ces intercepteurs à 64 d'ici 2023.

Le document complet doit être rendu public à 16H00 GMT jeudi.

Avec AFP