Trump tourne son attention vers Clinton

Hillary Clinton et Donald Trump

Le milliardaire a attaqué sa probable adversaire de l'élection présidentielle américaine de novembre, tout en promettant d'unifier un parti déchiré

Ses deux derniers rivaux des primaires, Ted Cruz et John Kasich, ont jeté l'éponge après le triomphe du milliardaire à la primaire de l'Indiana mardi. Le sénateur du Texas l'a annoncé dès sa défaite, mardi soir, tandis que John Kasich, gouverneur de l'Ohio, (devait faire) une déclaration à 21H00 GMT dans sa ville de Columbus.

En l'absence d'adversaires, rien ne semble empêcher le milliardaire de remporter les 1.237 délégués requis pour empocher automatiquement l'investiture à la convention de Cleveland, en juillet.

"Hillary Clinton a fait preuve de manque de jugement", a déclaré Donald Trump sur MSNBC mercredi. "C'est Bernie Sanders qui l'a dit. Regardez le scandale des e-mails, elle ne devrait même pas avoir le droit d'être candidate".

Le candidat prétend vouloir tourner la page des primaires et faire la paix avec un parti qui a pourtant tout fait pour le bloquer. "Nous allons unifier le parti, nous allons rassembler les gens", a-t-il assuré sur Fox News. Mais, conscient de l'opposition irréductible de certains conservateurs, il ajoute: "Je ne veux pas forcément tout le monde, pour être honnête".

Donald Trump a cependant commencé à chercher un colistier pour être candidat au poste de vice-président, un choix qu'il devrait selon la tradition officialiser avant la convention.

"Ce sera probablement quelqu'un avec une expérience politique. (...) J'aimerais que ce soit quelqu'un qui soit capable d'interagir avec le Sénat, avec le Congrès, pour faire voter des lois", a-t-il dit sur ABC.

Au terme d'une campagne extraordinaire de dix mois et demi, Donald Trump a au total éliminé 16 candidats plus qualifiés les uns que les autres, des gouverneurs, sénateurs et chef d'entreprise dont les compétences n'ont pu rivaliser avec ce qui a justement fait le succès de l'homme d'affaires: son absence totale d'expérience politique, le New-yorkais de 69 ans n'ayant jamais exercé de mandat électoral.

- 'danger public' -

Le président du parti républicain Reince Priebus s'est résigné à l'inéluctable et a appelé dès mardi à l'unité autour de Donald Trump, le qualifiant de "candidat présumé".

En cas de duel Clinton-Trump, Hillary Clinton, 68 ans, partirait favorite. Elle recueille 47% des intentions de vote des Américains contre 41% pour Donald Trump, selon la moyenne des six derniers sondages réalisés. Un sondage CNN publié mercredi lui donne 54%, contre 41%.

La démocrate a l'intention de mettre en avant son expérience en rappelant inlassablement aux Américains les diverses déclarations et propositions incendiaires ou approximatives du candidat Trump.

"J'ai observé la présidence de près, de deux points de vue différents", a-t-elle martelé dans un entretien sur CNN. "Nous ne pouvons pas courir le risque qu'un danger public comme Donald Trump dirige notre pays".

"Donald Trump est d'accord pour que d'autres pays aient l'arme nucléaire", a notamment souligné Hillary Clinton.

Est-elle inquiète des attaques à venir du républicain, qui a insinué qu'il rouvrirait les affaires Clinton des années 1990? "Depuis 25 ans que je suis dans l'arène, j'ai subi à peu près toutes les attaques politiques imaginables", a-t-elle répondu.

Son adversaire des primaires, Bernie Sanders, lui a infligé un revers mardi dans l'Indiana. Mais ce résultat ne remet pas en cause l'emprise de Hillary Clinton sur l'investiture démocrate.

Avec 2.218 délégués, elle est proche de la majorité requise de 2.383. Le sénateur du Vermont en a 1.444, et il reste 13 primaires jusqu'au 14 juin.

Si elle doit encore unifier le camp démocrate, la tâche pourrait être encore plus difficile pour Donald Trump. Des républicains ont annoncé depuis mardi qu'ils quittaient le parti républicain, d'autres menacent de voter pour Hillary Clinton.

"Certains républicains de l'appareil vont se boucher le nez et soutenir le candidat Donald Trump pour la forme, mais un grand nombre de républicains de l'establishment vont continuer à faire campagne contre Donald Trump, particulièrement les candidats républicains au Sénat dans les Etats modérés", explique John Hudak, chercheur à l'Institution Brookings à Washington.

Avec AFP