31 condamnations à mort pour l'attaque du domicile d'un ex-ministre en Tunisie

Le President tunisien Beji Caid Essebsi, à Tunis, le 14 janvier 2015 (AP Photo/Hassene Dridi)

Trente-et-une personnes ont été condamnées par contumace à la peine de mort pour leur implication dans l'attaque en 2014 contre le domicile de Lotfi Ben Jeddou, alors ministre tunisien de l'Intérieur, dans laquelle quatre policiers ont été tués, a-t-on appris lundi auprès du parquet.

Un total de 46 personnes étaient poursuivies par la justice tunisienne pour cette attaque commise en mai 2014 à Kasserine (centre), et revendiquée par un groupe lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Parmi elles, 31 accusés, de nationalités tunisienne et algérienne, étaient jugées en "état de fuite" et ont écopé de la peine capitale, a dit à l'AFP le porte-parole du tribunal de première instance de Tunis, Sofiène Sliti.

Reconnus coupables d'"homicide volontaire et adhésion à un groupe terroriste", entre autres, ils ont également été condamnés à 36 ans d'emprisonnement, a précisé la même source.

Parmi les 15 accusés restants, huit ont été condamnés à des peines allant de trois à dix ans de prison ferme pour "adhésion à un groupe terroriste et implication dans des affaires liées au terrorisme". Les sept autres ont bénéficié d'un non-lieu, a ajouté M. Sliti.

Ces jugements ont été prononcés vendredi mais n'ont été communiqués que lundi.

Parmi les 31 accusés condamnés à mort figure Seiffallah Ben Hassine alias "Abou Iyadh", fondateur de Ansar Al-Charia, un groupe jihadiste interdit en Tunisie. Il aurait été tué lors d'une frappe américaine en Libye en 2013 mais son sort reste incertain.

On retrouve aussi le nom de l'Algérien Lokman Abou Sakhr, chef du groupe armé tunisien Okba Ibn Nafaa, la branche locale d'Aqmi, tué selon Tunis dans une opération antiterroriste en mars 2015 à Kasserine, près de la frontière algérienne.

Depuis son indépendance en 1956, la Tunisie a procédé à 135 exécutions, mais le pays observe un moratoire depuis 1991.

La nouvelle loi antiterroriste, adoptée en juillet, a maintenu la peine de mort malgré les appels de plusieurs ONG nationales et internationales à son abolition.

La Tunisie fait face depuis 2011 à un essor de la mouvance jihadiste dont les attaques ont coûté la vie à des dizaines de policiers et militaires, mais aussi à des civils et à 59 touristes étrangers en 2015.

Avec AFP