L'avocat du chef de l'opposition arrêté en Turquie

Une manifestation anti-gouvernement a eu lieu dans le quartier de Kadikoym à Istanbul, Turquie, le 18 avril 2017.

L'avocat de Kemal Kiliçdaroglu, chef du principal parti d'opposition en Turquie, a été arrêté vendredi matin à Ankara pour liens présumés avec le putsch manqué de juillet 2016, selon le Parti républicain du peuple (CHP).

Celal Celik a été interpellé chez lui à Ankara, précise l'agence progouvernementale Anadolu affirmant que les fouilles se poursuivaient dans la matinée au domicile du suspect.

"Ce qu'il se passe aujourd'hui est un déshonneur au nom de la démocratie", a réagi M. Kiliçdaroglu, ajoutant que la situation "défie la raison".

Selon sa biographie sur le site du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), M. Celik est un ancien juge, désormais membre du comité de discipline du parti (YDK).

Anadolu présente M. Celik comme étant un proche de Fatih Gürsul, l'un des principaux conseillers de M. Kiliçdaroglu, arrêté en décembre car soupçonné d'appartenir au réseau du prédicateur Fethullah Gülen, tenu pour responsable de la tentative de putsch du 15 juillet 2016.

Auto-exilé aux Etats-Unis, M. Gülen nie fermement ces accusations.

L'avocat est par ailleurs soupçonné d'avoir annulé, sur instructions de M. Gülen, son abonnement au bouquet de télévision par satellite Digitürk après la suppression de chaînes de télévision liées aux gulénistes, selon l'agence privée Dogan.

Le porte-parole du parti, Bülent Tezcan, a affirmé à la presse que M. Celik est "un homme qui s'est battu" contre le mouvement guléniste tout au long de sa carrière.

"Nous ne pouvons accepter cela", a ajouté M. Tezcan, assurant que M. Celik n'avait aucun lien avec les gulénistes.

Plus de 50.000 personnes ont été arrêtées et 140.000 limogées ou suspendues, dans le cadre des purges entreprises depuis le coup d'Etat manqué.

Au-delà des milieux gulénistes, ces purges ont visé les milieux d'opposition prokurdes, des médias critiques et des ONG.

M. Kiliçdaroglu s'est montré très critique du président Recep Tayyip Erdogan et de ces purges qu'il a qualifiées de "coup d'Etat civil".

Par ailleurs, le parquet d'Ankara a émis des mandats d'arrêt contre 71 personnes, dont 8 employés du ministère de l'Education nationale, soupçonnées de liens avec l'organisation guléniste, a rapporté Anadolu vendredi. Au moins 27 d'entre elles avaient été interpellées en fin de matinée.

Avec AFP