Le lauréat de ce prix, qui porte le nom du premier secrétaire général d'Amnesty International, décédé en 1991, sera annoncé le 13 février prochain à Genève.
La Turque Eren Keskin, 59 ans, est une avocate qui milite depuis plus de 30 ans pour les droits de l'homme et les libertés fondamentales, en particulier pour les Kurdes, les femmes et la communauté LGBTI.
Afin de soutenir la liberté de la presse en Turquie, Mme Keskin avait occupé le poste de "rédacteur en chef" du journal d'opposition Özgür Gündem de 2013 à 2016, après sa fermeture par les autorités.
Le 30 mars 2018, elle a été condamnée à 12 ans et demi de prison pour avoir publié des articles "dégradant" la nation turque et "insultant" le président Recep Tayyip Erdogan.
Elle a été laissée en liberté en attendant son procès en appel.
"Je suis poursuivie (...) en raison de ma solidarité avec un journal d'opposition dans le contexte de la liberté d'expression. Merci de ne pas nous oublier", a-t-elle écrit dans une déclaration après sa nomination.
Marino Cordoba Berrio, 54 ans, est membre de la communauté ethnique afro-colombienne. Il lutte depuis des décennies contre l'expropriation des Afro-Colombiens de leurs terres par de puissants groupes forestiers et miniers.
Lire aussi : Des Syriens, des Éthiopiens et des Chinois nominés pour le prix "Nobel" des droits humainsContraint de s'exiler aux Etats-Unis en 2002 à la suite de menaces et d'agressions, il est revenu dix ans plus tard dans son pays afin de permettre aux groupes ethniques de jouer un rôle dans l'accord de paix signé entre le gouvernement et la guérilla colombienne.
"Nous avons dans l'histoire été exclus politiquement, socialement et économiquement (...) La justice qui s'applique à mon peuple est cruciale pour sa survie", a-t-il dit dans une déclaration écrite.
Le troisième candidat retenu par le jury est un Soudanais de 26 ans, bloqué depuis 5 ans dans un camp pour migrants installé par l'Australie sur une île de Papouasie-Nouvelle-Guinée.
En octobre 2013, la marine australienne a intercepté le bateau sur lequel se trouvait Abdul Aziz Muhamat et débarqué les passagers sur l'île de Manus.
Depuis, le jeune homme n'a de cesse de dénoncer les souffrances endurées par les migrants à travers des interviews via internet et des podcasts.
"Mon travail qui consiste à dénoncer ce système cruel, m'aide à préserver (...) ma dignité humaine", a-t-il écrit dans une déclaration.
"Cela m'aide à lutter pour les droits de chaque réfugié dans le monde, que je continuerai à faire jusqu'à mon dernier souffle."
Avec AFP