Cette décision a été prise lors d'un Conseil de sécurité nationale à Ankara sous la présidence de Recep Tayyip Erdogan, ont indiqué les services du chef de l'Etat dans un communiqué.
Lors de cette réunion, "il a été décidé de recommander au gouvernement de prolonger l'état d'urgence afin de permettre le maintien des mesures visant à protéger les droits et les libertés de nos concitoyens", selon ce communiqué.
Le gouvernement doit désormais soumettre sa demande au Parlement et celui-ci l'accepter, une formalité. La dernière extension de l'état d'urgence, votée en janvier, arrive à expiration jeudi.
Une fois formellement entérinée, cette nouvelle extension de l'état d'urgence sera la septième depuis l'instauration après le putsch manqué de cette mesure qui élargit considérablement les pouvoirs des forces de sécurité.
L'annonce de l'extension prochaine de l'état d'urgence survient alors que des voix de l'opposition s'élèvent contre ce régime d'exception en place depuis près de deux ans.
Lundi, la principale formation politique opposée au président Erdogan, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), a ainsi organisé des sit-in à travers la Turquie pour protester contre l'état d'urgence.
Dans le cadre de l'état d'urgence, les autorités turques traquent inlassablement les partisans présumés du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'avoir piloté le coup de force. L'intéressé, qui réside aux Etats-Unis depuis la fin des années 1990, nie toute implication.
Mais au-delà des putschistes présumés, les purges ont également frappé des opposants prokurdes, des médias critiques et des ONG.
Depuis le putsch avorté, plus de 55.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées.
L'ampleur de la répression a suscité l'inquiétude et les critiques d'ONG et de partenaires occidentaux de la Turquie.
Dans un rapport d'étape publié mardi, la Commission européenne a appelé Ankara à lever l'état d'urgence "sans délai".
Avec AFP